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Damnatio Memoriae: nous sommes les empereurs romains

Photo: M-C Duhamel/collaboration spéciale

Des personnages impitoyables. Avides de pouvoir, de contrôle et de richesse. Autodestructeurs. Mais assurément moins sanglants. La pièce Damnatio Memoriae, écrite et mise en scène par Sébastien Dodge, est une critique acerbe de l’humanité dont nous faisons tous partie, livrée avec aplomb et une touche d’humour.

L’humour de la pièce est-il présent malgré son auteur? Quand celui-ci fait dire à l’empereur Commode, dans le premier segment de la pièce, qu’il veut qu’on le fasse rire («Faites-moé rire. Quand je ris pas, j’ai des pensées sombres»), on sent le ton grinçant et la critique de la société actuelle qui cherche toujours à se divertir. Mais la pièce a des effets comiques, et les rires éclatent souvent dans la salle.

C’est que le décalage entre la réalité de l’Empire romain et le rendu de Sébastien Dodge, à travers le langage québécois utilisé et certains attributs des personnages, crée un effet drôle et surprenant.

Le rideau de Damnatio Memoriae («mémoire damnée») s’ouvre sur Rome vers l’an 192. Le voyage se poursuivra jusqu’à l’empereur Constantin, plus de 100 ans plus tard.

Une telle épopée aurait pu être casse-cou, mais l’intelligence du texte, l’énergie de la mise en scène et la solide distribution font que ça fonctionne – hormis un segment très énumératif, de style comédie musicale. Préparez-vous à un banquet qui finira mal pour certains, à une pièce où les meurtres et les membres arrachés se comptent par dizaines sans que ce soit exagéré.

Damnatio Memoriae
Au Théâtre d’Aujourd’hui
Jusqu’au 30 novembre

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