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Julien David-Pelletier et Léane Labrèche-Dor sont sur votre cas

Photo: Denis Beaumont/Métro

«The Good Wife, Toute la vérité, Suits… Ces séries font partie d’un momentum qui vise à démocratiser le droit», estime Julien David-Pelletier. S’il ne donne guère dans ce style de fiction télévisée, le cofondateur de Juripop vise à aller en ce sens avec À vos cas, une nouvelle émission d’affaires juridiques qu’il anime et produit, et sur laquelle Léane Labrèche-Dor pose sa griffe joliment absurde.

C’est au palais de justice qu’on rencontre, pour parler de la nouvelle émission À vos cas, l’idéateur et animateur Julien David-Pelletier et la comédienne Léane Labrèche-Dor. Qui rêve de poser en toge. «On pourrait peut-être demander à quelqu’un de m’en prêter une?» Mais personne ne semble en avoir une de «spare».

On s’assoit au café. OK. Avant de commencer, est-ce qu’on peut juste, 30 secondes, aborder le jeu de mots du titre? «Ah! Ça! s’exclame Léane. La première fois que Julien m’a parlé de son projet d’émission, je ne l’ai pas compris tout de suite. Je pensais que ça s’appelait Avocats. Des avocats. J’ai fait “Oh, c’est un peu… sobre.” “Mais non, a-t-il répondu. C’est : À. Vos. Cas.” Je me suis exclamée : “Ark! Je comprends, mais… ark!” En même temps… c’est charmant!»

«Mmm, fait le principal intéressé, faisant mine d’être vexé et de se lever. Je vais vous quitter.»

Non, Julien, reste. À vos cas, c’est vrai que c’est charmant.

«À juripop, on donne beaucoup d’ateliers dans les classes secondaires, et les jeunes veulent toujours en savoir plus. parce que ça leur donne un sentiment d’autonomie, que ça leur permet d’avoir plus de contrôle sur leur vie. le droit intéresse les gens. Encore faut-il se donner les moyens de le leur faire connaître.» – Julien David-Pelletier

S’inscrivant dans la lignée des émissions critiques et d’actualité proposées par MaTV – «un genre d’open source de la télévision», commentent les deux amis –, ÀVC n’a rien de férocement flamboyant. Il n’y a pas de super célébrités, pas d’effets spéciaux (sauf certaines tenues de Léane). On y parle au citoyen, du citoyen. Et c’est ce qui la rend précieuse.

Composée d’entrevues, de conseils, d’un segment historique et d’un autre humoristique, donc, cette série, c’est aussi une histoire de collaboration. Avec l’organisme Éducaloi, qui se spécialise dans la vulgarisation juridique («ce qui est quasiment une profession», note Julien). Avec Me Frédéric Bérard, chroniqueur et auteur de La fin de l’État de droit?, publié aux éditions XYZ, qui offre une perspective historique sur divers enjeux et met en lumière les accrocs à l’État de droit en question, décortiquant par exemple la loi 12 qui a marqué le Printemps érable. Collaboration avec la journaliste Anne Mill aussi, qui réalise des reportages avec un père dont le fils a été victime d’intimidation, avec un auteur transgenre qui raconte les difficultés vécues lors de son changement de sexe, avec une dame flouée au cours d’un voyage de chirurgie esthétique, ou «safari-bistouri». Avec, enfin, Me Annie-Claude Trudeau, en compagnie de laquelle Julien David-Pelletier a lancé l’an dernier le volet Juripop artistes, qui offre entre autres des conseils en matière de propriété intellectuelle aux créateurs. «La façon dont les artistes perçoivent le droit est très similaire à celle du citoyen moyen : comme une chose distante, dont on veut se tenir loin», remarque-t-il.

C’est entre autres pour leur donner le goût de s’en rapprocher que cet étudiant au Barreau a imaginé son émission et qu’il a proposé à Léane Labrèche-Dor, que beaucoup connaissent pour sa participation à SNL Québec, de signer la chronique qu’elle-même qualifie de «Droit pour les nuls».

Ainsi, à la fin de chaque épisode, la comique comédienne apparaît, un peu déconnectée du sujet, mais toujours connectée sur son ordi, en train de vérifier ses courriels ou son profil Facebook. Puis, elle se lance dans des diatribes où elle propose de réviser le dédommagement accordé à Claude Robinson en tenant compte du «cocktail de marde pour les trapèzes», lire du stress qu’il a dû subir durant sa saga judiciaire, établissant un budget nécessaire pour se libérer du stress susmentionné, qui inclut «sa passe de yoga chaud, les massages suédois et le barbier.» Dans d’autres segments plus «personnels», elle s’insurge contre un internaute qui a apposé une photo de son visage à un corps de kangourou.

Des histoires vaguement inspirées par sa vie? «Surtout par des niaiseries et des situations absurdes, avoue-t-elle. Je me suis dit : quelqu’un comme moi qui ne connais pas les lois, qui ne sais pas comment m’en sortir, qui n’a aucune idée quels sont mes recours, c’est quoi la situation dans laquelle il ne faudrait JAMAIS que je me retrouve?» Et c’est ladite situation qui lui inspirait une chronique. «Elle aborde le droit sous un autre angle, renchérit Julien David-P. Parce que dans le fond, c’est quelque chose qu’on doit tous s’approprier.»

Donc, tu t’es approprié le droit, Léane? «Pas du tout! Je me suis approprié le droit d’en rire!» s’esclaffe l’actrice, qui dit n’avoir véritablement suivi qu’un seul procès dans son existence : celui d’O.J. Simpson. «Non, pour vrai, j’ai beaucoup appris pendant le tournage», ajoute-t-elle. Sans oublier qu’elle a pu se déguiser. Notamment en banane («mon costume d’Halloween de l’an dernier», précise Julien). «S’il y a une chose que j’ADORE dans la vie, c’est non seulement le linge en général, mais les déguisements, se réjouit la chroniqueuse. C’est tellement niaiseux! En même temps, c’est drôle, non? Ce qu’on ne voit malheureusement pas à l’écran, c’est qu’en dessous du costume, je portais du linge “de banane”. J’avais même un legging gold! Pour vrai, Lady Gaga aurait fait pareil!»

Finalement, on rectifie, il y en a, des super célébrités, dans cette émission.

Sur les ondes de MaTV
Le lundi à 19 h 30

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