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Toruk: le Cirque du Soleil débarque sur Pandora

Photo: Errisson Lawrence/collaboration spéciale


La troupe du Cirque du Soleil entamera dans deux semaines la tournée de rodage aux États-Unis de son dernier-né, Toruk – Le premier envol. Spectacle qui sera présenté en avant-première à Montréal, au Centre Bell, le 21 décembre prochain. Métro a assisté mercredi à 30 minutes de répétitions à Bossier, petite ville de Louisiane, à l’occasion d’une présentation aux médias. Voici trois éléments qui ont retenu notre attention.

Costumes et maquillage
L’immersion dans l’univers de Pandora serait impossible sans la présence des Na’vis, ces personnages bleus. «Un des défis a été de créer des costumes qui ne s’abîmeraient pas durant les acrobaties et qu’on pourrait refaire aisément dans l’avenir», confie Kym Barrett, conceptrice.

Au total, ce sont pas moins de 140 costumes comportant environ 1000 éléments, qui représentent les cinq clans de la lune Pandora et qui se déclinent dans 25 nuances de bleu, que les 30 personnes de l’équipe ont confectionnés. La valeur d’un costume varie de 5000 à 15 000$. Après l’heure de maquillage à laquelle se prête chaque artiste avant la représentation, la ressemblance avec des Na’vis est à s’y méprendre.

Projection multimédia
Puisque la volonté est de plonger le public dans l’univers de la lune Pandora, dans Toruk, le décor ne se limite pas à l’espace utilisé par les artistes, il déborde pour aller chercher le public. Rien n’a été laissé au hasard. Les ombres des créatures volantes au sol, les projections de paysages accidentés, la flore luxuriante, ou encore les vagues chatouillant les pieds des spectateurs ne font qu’augmenter l’immersion de ces derniers dans l’univers des Na’vis. Les artistes équipés de senseurs créent eux aussi des effets lumineux. «Pour nous, c’est un super terrain de jeux. Ça fait 30 ans qu’on intègre du multimédia et qu’on travaille sur la rencontre entre le vivant et le virtuel», explique le metteur en scène Michel Lemieux.

Marionnettes
Pour ajouter de la vie sur la lune Pandora, on retrouve une large variété de bestioles en tout genre qui s’animent grâce à l’action des six marionnettistes sur scène. Six loups-vipères, trois équidius, trois austrapèdes, un tortapède, deux nuées de graines sacrées font de l’aréna leur terrain de jeux. Même le toruk, ce grand oiseau aux couleurs flamboyantes, est une marionnette actionnée par le bas par les marionnettistes. Si les loups-vipères et les équidius sont directement inspirés d’Avatar, les autres créatures, elles, sont inventées de toutes pièces par le concepteur de marionnettes Patrick Martel.

Toruk: l’univers d’Avatar revisité

Après deux mois de répétitions intenses, les 35 artistes et 80 artisans du Cirque du Soleil étaient fin prêts mercredi pour dévoiler aux médias présents à Bossier, en Louisiane – et aussi aux quelques fans d’Avatar – 30 minutes de Toruk – Le premier envol, le plus récent spectacle du Cirque librement inspiré du film de James Cameron.

«Nous voulions divertir le public, mais aussi qu’il soit époustouflé et immergé dans le monde de Pandora. Le film est bon, alors pourquoi le reproduire sur scène? Nous avons donc décidé de faire autre chose», a raconté avant la présentation Michel Lemieux, metteur en scène.

Ainsi, qu’on se le tienne pour dit, si Toruk est largement inspiré du monde des Na’vis de Cameron, les metteurs en scène montréalais Michel Lemieux et Victor Pilon ont choisi de situer l’action 3 000 ans avant celle du film, soit avant la rencontre avec les avatars – les humains. Alors qu’une éruption volcanique menace de détruire l’arbre des âmes, Ralu, Entu et Tysal, les trois personnages principaux, décident de prendre les choses en main pour sauver leur espèce. Ils partent donc à la recherche du toruk, créature dangereuse qui une fois domptée peut être d’un grand secours.

La volonté était bien de raconter l’histoire de Pandora et non de recréer Avatar sur scène. «Avec Avatar, on a compris que le public souhaite retourner dans le monde de Pandora. Et je pense que [Toruk] est une façon d’y arriver», estime Jon Landau, coproducteur du film Avatar, dont le premier volet de la suite sortira en 2017. «Si Jim [James Cameron] avait voulu avoir sa propre version du spectacle, il l’aurait créée lui-même. Nous collaborons avec le Cirque parce que nous voulons voir sa version.»

Et cette collaboration ne date pas d’hier. «Il y a quelques années, juste avant que le film sorte, James Cameron avait rencontré les gens du Cirque et s’était inspiré des personnages du Cirque pour créer l’univers de Pandora et les Na’vis. Il avait alors évoqué la possibilité d’une éventuelle collaboration. Nous y voici!» s’exclame Michel Lemieux.

Et puisqu’il s’agit de raconter une histoire, les metteurs en scène ont choisi d’avoir recours à un narrateur – en français à Montréal. Il s’agit d’une première pour le Cirque. «Il y a peu de texte, ce sont des mots-clés. On continue de raconter l’histoire avec la performance, le visuel et la musique», insiste le metteur en scène.

Autre nouveauté, les artistes ont été choisis pour leur talent multidisciplinaire, mais aussi pour leur talent d’acteur. «Ils sont équipés de micros et on entend leur conversation en Na’vi», indique Michel Lemieux. «Je trouve ça intéressant de les entendre respirer, forcer, ça nous rapproche de la performance», appuie Victor Pilon.

«Le spectacle est un peu comme un livre multimédia géant, dont le narrateur tourne les pages pour nous montrer les images.» – Michel Lemieux, metteur en scène

Mission Pandora
Envoyer les spectateurs sur la lune Pandora, c’est la mission que s’étaient donnée les comparses montréalais. Et c’est un pari réussi, grâce à l’utilisation de projections multimédias, grande nouveauté pour ce 37e spectacle du Cirque du Soleil dont les coûts s’élèvent à 44 M$. Le public est au cœur de la lune, immergé.

Les acrobaties spectaculaires qui font la signature du Cirque ont été mises de côté. «Il y avait une volonté affirmée de ne pas recourir à de grosses acrobaties. Dans Toruk, les acrobaties servent le propos», indique Neilson Vignola, directeur de création.

Sur le chemin du retour, on a appris que le Cirque du Soleil présentera trois spectacles cette saison. «En plus de Toruk, il y a Par amour, prévu pour Broadway dès le mois de mai. Mais aussi, à une semaine d’intervalle, il y aura un spectacle sous chapiteau», révèle Jean-François Bouchard, guide créatif du Cirque du Soleil. Il confie que ce dernier sera inspiré de la culture mexicaine.

À suivre!

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