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«La Patronne»: loin d’être la recette du succès

Photo: Cinoche.com

Étoiles : **

Les scénaristes Melissa McCarthy, Ben Falcone et Steve Mallory auraient tiré profit d’écouter quelques conseils sur le succès de leur protagoniste Michelle Darnell. <I>La Patronne<I> personnifie l’échec à cause de son scénario mal fagoté et de pauvres performances.

L’idée aurait pu être bonne. Michelle Darnell (Melyssa McCarthy), une richissime femme d’affaires qui a grandi dans un orphelinat, est élevée au rang de vedette et donne des conférences sur la réussite.

Elle est alors arrêtée pour délit d’initié et perd l’ensemble de ses avoirs. À sa sortie de prison, n’ayant nulle part où aller, elle ira retrouver son ancienne assistante Claire (Kristen Bell).

Les deux femmes partiront alors en affaires ensemble, appuyées par la fille de Claire, Rachel (Ella Anderson). Elles mettront sur pied un « empire » de vente de brownies avec l’aide d’enfants, ce qui suscitera l’envie d’un ancien amoureux de Michelle et compétiteur, Renault (Peter Dinklage)

Scénario
La faiblesse du film repose sur un scénario mal ficelé qui accumule les gags et les situations cocasses.
La mise en place trop succincte du succès de Michelle Darnell, qui enchaîne les méchancetés auprès des siens, empêche la compassion de l’auditoire devant sa misère.

On reste ni chaud ni froid à la nouvelle réalité de l’ex-millionnaire. C’est en effet un gros problème puisque tout le reste du film porte sur sa remontée. Une heure 39 minutes d’indifférence, c’est long dans la pénombre d’une salle de cinéma.

Le scénario, qui a commencé à être élaboré en 2008, accole des scènes qui auraient très bien pu être enlevées, comme celles passées au bureau de Claire, entre celle-ci et son nouvel amoureux, et les réunions plutôt longues et soporifiques des Dandelions.

Quand la scène la plus drôle d’un film survient lorsque deux actrices jonglent avec la poitrine de l’autre, on doit se questionner sur le manque de contenu.

Melissa McCarthy
Grande déception donc pour les amateurs des films de Melissa McCarthy qui trône au sommet des box-offices depuis quelque temps.

Son personnage de Michelle Darnell à la base créé pour la scène comporte toutefois quelques perles comme ses accoutrements plus excentriques les uns que les autres. Chapeau d’ailleurs à l’équipe qui a su transformer l’actrice en caricature ambulante des femmes d’affaires des années 1990-2000, épaulettes incluses.
L’humour de l’actrice qu’on a pu apprécier dans

«Espionne» ou «Bridesmaids» tombe à plat dans cette réalisation signée Ben Falcone. Trop de blagues physiques viennent souligner en gras la pauvreté des dialogues entre les personnages.

Irrévérencieux
«La Patronne» regorge à souhait de situations aussi grotesques que le vocabulaire employé par McCarthy. La vulgarité est à son paroxysme en dernière partie, ce qui a rendu bien des parents présents dans la salle inconfortables.

Avis à ceux qui seront tentés d’amener leurs enfants: abstenez-vous si vous n’avez pas envie de leur expliquer à la sortie ce qu’est une fellation. Le film est d’ailleurs classé 13 ans et plus. La présence d’enfants dans la salle m’a d’ailleurs fait sourciller.

Reste que l’humour irrévérencieux fonctionne à quelques reprises. Le plus souvent entre Michelle et la jeune Rachel qui ne se fait pas prier pour lui dicter ses quatre vérités.

Elle explose lors d’une scène de bataille sanglante entre deux groupes d’enfants qui tentent de vendre leurs biscuits/brownies sur le même territoire.

Crime financier
L’exploitation du crime financier est un beau clin d’œil à l’actualité. Avec quelques rappels à Martha Stewart, Michelle Darnell minimise la gravité de tels chefs d’accusation maintes et maintes fois.

«C’est un crime financier, ce n’est pas aussi grave», martèlent les acteurs en guise de cynisme. Un parallèle qui fait sourire lorsqu’on pense à l’opinion générale et au pardon plutôt facile de la population devant certains accusés.

Une belle réflexion si on fait abstraction du fait que la condamnée se remettra sur les rails grâce à un réseau de vente de brownies opéré par des enfants.

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