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Littérature: les paroles féminines à l’avant-plan

Émilie Perreault, Gabrielle Lisa Collard et Natasha Kanapé Fontaine Photo: Courtoisie

La rentrée littéraire automnale québécoise se démarque par des prises de parole d’écrivaines aux voix fortes et incontournables. Tour d’horizon des sorties à ne pas manquer.

Le féminisme pop

Lorsque les Spice Girls clament leur devise «Girl Power» ou quand Beyoncé performe devant un écran géant sur lequel brille de mille feux le mot «féminisme», est-ce, justement, du féminisme? Ou est-ce que les nombreuses stars qui se réclament de ce mouvement ne surfent pas plutôt sur une vague, faisant ainsi du féminisme un spectacle? L’autrice et professeure de littérature Sandrine Galand explore ces questions délicates et leurs contradictions dans cet essai sur la place du féminisme dans la culture pop.
Le 21 septembre aux éditions du Remue-ménage

Une année en congé

Peut-on vraiment parler de congé lorsqu’on parle de congé de maternité? Dans ce livre, l’ex-membre de la troupe humoristique Les moquettes coquettes Valérie Caron explore la période entre l’accouchement et le retour au travail à travers une centaine de témoignages et d’anecdotes vécues par différentes femmes. Certaines sont drôles, d’autres sont tristes, mais toutes sont mémorables. De quoi démystifier cette réalité. À noter que l’autrice sera elle-même en congé de maternité au moment de la sortie du livre.
Le 22 septembre aux éditions Hurtubise

Quelques jours avec moi

Dans ce récit en fragments, l’autrice, éditrice et journaliste Marilyse Hamelin partage les réflexions et les obsessions qui l’habitent en plein cœur de la crise de milieu de vie. Avec un ton personnel, elle traite de grands thèmes universels comme le deuil, le désir, l’amour et la maladie. Ancré dans son époque, Quelques jours avec moi aborde l’ère numérique et l’omniprésence des réseaux sociaux. Cette lecture qui «donne à pleurire», selon sa maison d’édition, est portée par les illustrations d’Agathe Bray-Bourret.
Le 28 septembre aux éditions Somme Toute

Highlands

Quelques mois à peine après la sortie de Mukbang, la prolifique autrice Fanie Demeule revient avec un nouveau roman rempli de suspense. Le titre réfère aux Highlands, cette région montagneuse du nord-ouest de l’Écosse. Trois protagonistes parcourent ces territoires hostiles: une mère, une doctorante et une survivante. Ces femmes qui ne se connaissent pas seront unies par une force étrange lors de ce voyage qui les confrontera à leurs démons intérieurs.
Le 28 septembre aux éditions Québec Amérique

Après Céleste

Ce roman de Maude Nepveu-Villeneuve traite lui aussi de solidarité féminine. La lauréate du Prix des libraires jeunesse pour le livre Simone sous les ronces y raconte l’histoire de Dolores, qui se réfugie à Moreau, le village de son enfance, après avoir perdu son bébé en cours de grossesse. Elle y fait la rencontre de madame Labelle, qui se remet d’une fracture, et d’Olivia, une enfant de huit ans qui tourne en rond. Ensemble, elles prendront soin les unes des autres.
Le 28 septembre aux éditions de Ta mère

Corps rebelle – Réflexions sur la grossophobie

On s’était délectée de La mort de Roi, premier roman de Gabrielle Lisa Collard aux allures de true crime paru il y a deux ans. L’autrice est de retour cette fois avec un essai féministe qui traite de grossophobie, de diversité corporelle, de la culture des régimes et d’image de soi. Certains textes sont tirés de son populaire blogue Dix Octobre, consacré à ces enjeux; d’autres sont inédits. Connaissant la plume aiguisée et le sens de l’humour de l’écrivaine, on peut s’attendre à une lecture aussi éclairante que captivante.
Le 5 octobre aux éditions Québec Amérique

Service essentiel – Plaidoyer pour de saines habitudes de vie culturelle

Émilie Perreault est connue pour son travail d’enquête avec Monic Néron, avec qui elle a réalisé le documentaire choc La victime parfaite. La journaliste et chroniqueuse culturelle s’attèle aussi depuis quelques années à démontrer les bienfaits de l’art dans nos vies. Après le livre Faire œuvre utile, qu’elle a adapté en série documentaire, la revoici avec un essai démontrant les nombreux bienfaits de la culture sur la santé, tant physique que mentale. Les illustrations de Sébastien Thibault accompagnent son ouvrage.
Le 5 octobre aux éditions Cardinal

L’abattoir c’est chez nous

Ce tout premier livre de Fiorella Boucher explore par la poésie des thèmes puissants comme l’identité, l’héritage colonial, la filiation et les liens intergénérationnels. S’inspirant de son propre héritage, l’autrice montréalaise née en Argentine d’une mère guaraní-paraguayenne et d’un père français s’adresse tour à tour dans ce recueil à sa mère et à sa grand-mère, à deux mondes qui ne se parlent pas. «L’Europe et l’Amérique autochtone, le colon et la colonisée, c’est chez moi, c’est chez nous, c’est l’abattoir», écrit-elle. Une nouvelle voix à surveiller.
Le 13 octobre aux éditions Mémoire d’encrier

Moi aussi

Le titre de ce roman pour adolescents de Sophie Rondeau en dit long sur son récit. Romane est victime d’une agression sexuelle à la fin de sa quatrième secondaire. Les lecteurs l’accompagneront dans son cheminement: déni, confusion, choc, malaise. D’autant plus qu’un malheur ne vient pas seul: son ami Esteban fait une tentative de suicide au lendemain de son agression. Pour s’en sortir, la jeune femme comprendra peu à peu qu’elle devra affronter son traumatisme.
Le 20 octobre aux éditions Hurtubise

ANNULÉ(E) – Réflexions sur la cancel culture

Ces dernières années, on a fait grand cas de la culture de l’annulation, mieux connue sous l’expression anglaise cancel culture. Reconnue pour sa capacité à vulgariser et nuancer les enjeux sociaux complexes et délicats, Judith Lussier propose cet automne un essai sur le sujet, dans la continuité de son plus récent ouvrage, On peut plus rien dire, qui démystifiait les social justice warriors. Dans ce nouvel ouvrage, elle prend le phénomène de la cancel culture «à bras le corps» en analysant notamment ses nombreux impacts.
Le 2 novembre aux éditions Cardinal

Nauetakuan, un silence pour un bruit

L’artiste multidisciplinaire innue Natasha Kanapé Fontaine nous éblouit et nous émeut depuis quelques années déjà grâce à sa parole inspirante portée par une poésie forte. On a donc très hâte de lire son tout premier roman, qui met en scène M., une femme autochtone qui vit une épiphanie lors d’un vernissage. La découverte de l’art d’une artiste autochtone provoque chez celle qui vient d’abandonner ses études en histoire de l’art une quête identitaire profonde. Une lecture qui risque de faire écho à l’essai d’Émilie Perreault.
Le 3 novembre aux éditions XYZ


Trois autres livres à se mettre sous la dent

Mille secrets mille dangers

Huit ans après l’acclamé Pourquoi Bologne, l’écrivain et professeur de littérature à McGill Alain Farah est enfin de retour avec un roman autobiographique qui jongle entre la comédie et le drame. Tout se déroule en 24 heures, le jour du mariage de l’auteur-narrateur. En ce court laps de temps, ce dernier explore des thèmes phares comme l’immigration, la souffrance, la famille, la santé mentale, le deuil, la transmission, la religion, l’argent et l’amitié. Fantômes de l’enfance, dettes du passé et dérèglements seront au rendez-vous.
Le 28 septembre aux éditions Le Quartanier

Les coups de dés

Lorsqu’il ne travaille pas à l’épicerie familiale, Theo Potiris écume les scènes des comedy clubs et parie sur les courses de chevaux. Ce qui commence comme un roman hyperréaliste ancré dans le cœur de Montréal se transforme peu à peu en un fascinant récit fantastique qui nous transporte aux quatre coins du monde. La magie opère grâce à l’imaginaire riche et complexe de Sean Michaels, qui nous avait épatés avec son premier roman Corps conducteur. Ce deuxième bouquin paru sous le titre The Wagers est traduit par Catherine Leroux.
Le 12 octobre aux éditions Alto

Mes carnets de pandémie

Les Québécois sont désormais familiers avec le Dr François Marquis, cet urgentologue à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont qu’on a pu voir dans la série documentaire De garde 24/7 et qui intervient régulièrement dans les médias depuis un certain 13 mars 2020. Prenant un pas de recul par rapport à son quotidien effréné, il signe ici un essai au «je» dans lequel il démystifie sa réalité professionnelle et analyse les enjeux sociaux soulevés par la pandémie. L’ouvrage est signé en collaboration avec la rédactrice en chef du magazine Québec Science, Marie Lambert-Chan.
Le 13 octobre aux éditions du Journal

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