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«Bad Vibrations»: une fin de cycle pour Mudie 

Photo: Gracieuseté, Philippe Archambault

Après plus de 20 ans de carrière, est-ce qu’Hugo Mudie tire sa révérence du monde de la musique? Peut-être pas définitivement, mais l’album Bad Vibrations est bel et bien le dernier opus d’un cycle solo amorcé en 2017 avec Cordoba

Hugo Mudie en est convaincu, avec Bad Vibrations, troisième album de sa carrière solo, il a atteint le niveau de qualité qu’il souhaitait. À la fois fatigué et craignant la stagnation d’un point de vue créatif, il préfère prendre une pause. 

«Si je faisais un autre album, je ne pense pas qu’il serait meilleur que [Bad Vibrations], soutient-il. Je pense que celui-ci est pas mal le summum de ce que je suis capable de faire musicalement avec ce concept et ce style de musique. Donc, pourquoi en faire un autre si j’ai déjà atteint ce que je voulais atteindre?» 

Ce n’est pas la première fois que Mudie arrive au bout de quelque chose, le même bilan ayant été dressé avec ses formations The Sainte Catherines et Yesterday’s Ring.  

«Je suis un peu fatigué. Je fais ça depuis que j’ai 18 ans, raconte l’artiste de 42 ans. Je n’ai jamais pris un break d’un mois. Je considère que c’est mon dernier album pour un bout. Je veux être inspiré et devenir bon dans d’autres affaires.»  

L’art visuel prend, entre autres, de plus en plus de place dans sa vie. 

Un artiste éclectique 

Si Hugo Mudie s’est d’abord fait connaître pour sa contribution à la scène punk rock, puis à celle du country folk, difficile de cantonner sa carrière solo à un genre en particulier. Ainsi, Bad Vibrations propose différentes sonorités qui prouvent l’éclectisme de l’artiste. 

«J’ai toujours été quelqu’un qui essayait de briser les codes, de chercher des façons d’évoluer, de déranger, de me questionner moi-même. C’est là que c’est intéressant, la musique.»   

L’une des pièces «mélancoliques» de son dernier album se nomme Brian Wilson, inspirée par le génie reclus derrière les Beach Boys. Ce sont d’ailleurs de paroles de cette pièce qu’est tiré le titre de son album, Bad Vibrations

«[Brian Wilson] était chanceux pareil. Il faisait juste écrire les tounes et les enregistrer. C’est un band qui allait en tournée, lui il n’y allait pas. Il l’avait, l’affaire», dit-il en rigolant. 

Des propos que Mudie nuance immédiatement: «Je dis ça, mais je reviens d’une tournée au Mexique où j’ai eu un des meilleurs moments de ma vie. T’sais, j’aime ça encore», affirme-t-il, précisant qu’il a fait 2000 spectacles dans sa vie. 

Comme un alien 

Sur Concerta Fantasio, deuxième album de son cycle paru en 2020, il y avait une pièce intitulée Alien. La suite de cette dernière se trouve sur Bad Vibrations. Son nom: Alien 2, le retour

Malgré le titre qui fait référence à une populaire franchise de science-fiction, Mudie explique que la chanson est plus inspirée du film d’animation de Disney Lilo et Stitch

«Le concept de ma toune Alien 1, c’est un alien qui tombe sur la Terre et qui finalement tombe en amour», raconte l’artiste en confiant s’être toujours senti comme un alien, «sauf que je reste sur la planète, parce qu’il y a du monde que j’aime».  

Alien 2, le retour vient tout juste de faire son entrée sur la chaîne Attitude Franco de SiriusXM et de s’installer en région.  

«Ce n’est pas un réflexe [de faire un hit pour la radio], mais je suis vraiment content quand ça arrive. Spécialement Sirius, parce que c’est payant pour les artistes et c’est comme indépendant.»  

Une perte d’importance 

Or, ce n’est pas seulement l’impression d’avoir livré son meilleur album solo qui freine les ardeurs de Mudie, c’est aussi le sentiment que la musique a perdu de son importance. 

«C’est rendu un produit de background qu’on consomme plus ou moins sérieusement; un truc de chiffres et de stream qui est extrêmement flou. Moi, ça ne m’intéresse pas, ce genre d’affaires là.»  

Mudie a l’impression qu’une «espèce de vide est célébré»; celui-ci précise que la musique alternative l’a toujours plus attiré, parce qu’il y a «souvent un peu plus de substance». 

En ce moment, c’est tellement rapide. Tu sors un album et tu as l’impression que le monde va l’écouter avec leur téléphone collé sur leur oreille, pis va dire “ah oui cool, ça sonne bien, j’ajoute ça sur une playlist”.

Mudie

Sans dire que c’était mieux avant, l’artiste regrette l’époque où il fallait s’acheter un disque et prendre le temps de s’asseoir pour l’écouter en lisant les paroles dans le livret de l’album. 

Pour la suite du monde 

Le spectacle-lancement de Bad Vibrations est prévu en avril aux Foufounes électriques. D’ici là, Mudie se produira au Vieux-Palais de L’Assomption, le 25 mars.  

Un spectacle est aussi prévu le 20 mai au Pouzza Fest de Montréal, un événement dont il est le cofondateur et sur lequel il travaillait au moment où Métro l’a joint au téléphone pour l’entrevue. 

«Je regardais le lineup, et il y a plein de bands que je trouve super bons et que je connaissais. Crisse, c’est le fun! Même en vieillissant, je vais toujours être au courant des nouveaux bands qui existent parce qu’ils vont jouer au festival.» 

Un privilège, conclut Mudie tout en donnant une part du mérite aux jeunes qui travaillent sur le festival et qui lui permettent de faire ces découvertes.  

Vous souhaitez découvrir les créations visuelles d’Hugo Mudie? Une exposition aura lieu du 4 au 28 mai à la galerie Coups de pinceaux coups de ciseaux, située au 4603, boulevard Saint-Laurent. 

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