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Voyeurisme, pyromanie et meurtre dans une nouvelle série de «true crime»

Image tirée du premier épisode de la série documentaire «Le voyeur pyromane». Photo: Vrai/Productions déferlantes

22 octobre 1980. En ce soir de pleine lune, la jeune comédienne France Lachapelle, 22 ans, rentre chez elle, à Québec, en compagnie de son meilleur ami, un prometteur metteur en scène nommé Robert Lepage. Il sera la dernière personne à l’avoir vue avant son meurtre. Plus de 40 ans après les faits, il fait partie des témoins qui replongent dans l’affaire avec la série documentaire Le voyeur pyromane, disponible dès maintenant sur Vrai.

Malgré la condamnation d’un homme dans cette histoire, le doute plane toujours. Le suspect, Christian Gagnon, qui souffrait de schizophrénie et qui est mort depuis, a plaidé coupable à une accusation réduite de meurtre au deuxième degré en 1992, après dix ans de procédures judiciaires et deux procès ternis par des erreurs de droit.

S’il a avoué le meurtre à une amie de la victime en 1982, il a par la suite plaidé son innocence, accentuant le doute chez certaines personnes, dont Jacques Côté, auteur du livre Autopsie d’un crime parfait, paru en 2020 aux Éditions de l’Homme. C’est cet ouvrage qui sert de base à la série documentaire de six épisodes d’une heure.

Une histoire de pyromanie

Et si la mort de France Lachapelle s’inscrivait dans une perspective plus large? C’est qu’après son meurtre, son appartement rue de la Tourelle a été incendié. Or, à l’automne 1980, un «voyeur pyromane» a terrorisé les femmes de la ville de Québec en les observant et en mettant le feu à cinq logements, toujours avec le même modus operandi: incendier le lit en allumant les sous-vêtements.

La presse à scandale avide des trois S – sport, sexe et sang – s’est vite intéressée à ces cas, tout comme les autorités, qui n’avaient pas beaucoup d’indices à se mettre sous la dent. S’agissait-il d’un seul individu ou de plusieurs? Le voyeur et le pyromane étaient-ils une seule et même personne ou pas? Et est-ce le même criminel qui a assassiné France Lachapelle avant de mettre le feu chez elle avec la même méthode?

La réalisatrice du Voyeur pyromane, Marie-Philippe Gilbert, nous conduit au cœur de ces questions en jonglant habilement avec le suspense. Avec l’équipe – une collaboration entre les Productions Déferlantes et Québecor contenu – elle a su trouver quantité d’acteur.rice.s important.e.s de l’époque. Dans le lot, on compte bien sûr Robert Lepage, qui fut un temps soupçonné, mais aussi François Lachapelle, frère jumeau de la victime à jamais marqué par les événements, ainsi qu’Agnès Maltais, qui expose les préoccupations des femmes à l’époque.

S’ajoutent André Savard, ex-enquêteur au commissariat des incendies dont la mémoire est impressionnante, Jacques Simoneau, ex-sergent-détective qui a enquêté sur le meurtre de France Lachapelle, les ancien.ne.s journalistes Andrée Roy (du Soleil) et Eddy Labrie (du Journal de Québec et du Allô Police), qui avaient couvert l’affaire, ainsi que trois témoins, des femmes qui pourraient avoir croisé la route du «voyeur pyromane».

Le true crime est un genre en pleine expansion au Québec depuis quelques années et il se fait de très bonnes séries documentaires en la matière, comme ALPHA_02: le mystère Alexandre Cazes, L’ordre du Temple solaire ou encore Présumé innocent. L’appartement 5, disponible depuis le 30 novembre sur Crave, a même permis de rouvrir le dossier de la disparition de Patricia Ferguson. Comme quoi ce genre de production peut faire œuvre utile.

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