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Retour dans les années 90 avec «Les yeux fermés» 

Magalie Lépine-Blondeau et Benoît McGinnis dans «Les yeux fermés». Photo: Eric Myre

Sur son walkman, Simon écoute Soul Asylum, Zébulon, Queensrÿche et Vilain Pingouin. Nous sommes en 1994, l’année où l’adolescent s’enlève la vie. Près de trois décennies plus tard, sa petite sœur, Élise, en vient à se demander si c’est véritablement ce qui est arrivé.  

Cette prémisse sombre est celle de la nouvelle série de l’Extra d’ICI Tou.tv, Les yeux fermés, un thriller psychologique qui met en vedette Magalie Lépine-Blondeau dans le rôle d’une enseignante de français dont le parcours a basculé avec la mort de son frère (Léokim Beaumier-Lépine), alors qu’elle n’était qu’une enfant (incarnée par Laurence Ménard). Ainsi, on oscille ici entre la vie de cette famille dans les années 90 et celle d’aidante naturelle pour sa mère, Lorraine (Anie Pascale), de nos jours.  

«Quand je regarde la série, je vois que ça parle de deuil, mais ce qui m’a frappée en voyant les réactions des gens, c’est que c’est le polaroid d’une époque. C’était il y a 30 ans, mais on dirait que c’est une autre vie!», constatait l’autrice de la série, Anita Rowan, lors d’une table ronde médiatique plus tôt cette semaine.  

Léokim Beaumier-Lépine incarne Simon. Photo: Eric Myre

Entre deux époques 

En 1994, Élise est «la petite sœur gossante» du garçon de 15 ans, qui lui sympathise avec l’enseignant remplaçant dans son cours de pastorale, Philippe Drolet (Benoît McGinnis). Leur père, Denis (Patrice Dubois), travaille dans la construction, boit trop, se montre peu à l’écoute et est souvent absent de la maison, au grand damne de Lorraine. Leur divorce, écrit dans le ciel, survient dans les mois précédant la mort de leur fils.  

Près de 30 ans plus tard, Denis a rejoint son garçon au cimetière. Lorraine, qui est devenue d’une froideur difficile à encaisser, annonce à sa fille qu’elle vend la maison familiale et emménage dans une résidence pour aîné.e.s, une décision qui implique qu’il faut vider la chambre de l’adolescent, laissée inchangée tout ce temps. Additionné à une note mystérieuse – «On a tous joué un rôle dans la mort de Simon. Certains plus que d’autres» – laissée sur son auto, cet événement lance Élise dans une quête concernant les circonstances du décès de son frère.  

«C’est l’aidante naturelle de sa mère, elle a très peu d’amis, une vie amoureuse inexistante… finalement, tout est axé sur l’horaire et les maux de sa mère. Je vois là une façon de se racheter», analyse Magalie Lépine-Blondeau en s’adressant aux médias pour le lancement de la série.  

C’est que la mère d’Élise lui en veut. Estimant que sa fille est la cause de son divorce et que c’est celui-ci qui a poussé son fils au suicide, elle la considère comme responsable des plus grands drames de sa vie. «Pour Élise, trouver un coupable de la mort de son frère, c’est peut-être un peu le moyen de se déculpabiliser elle-même», poursuit la comédienne.  

Vieillir la distribution  

Comme la série se déroule sur deux époques, quelques personnages ont dû être vieilli. C’est le cas de Lorraine, de Philippe Drolet (l’enseignant de pastoral, devenu évêque, aide Élise dans sa quête, lui qui a bien connu Simon peu avant sa mort) et d’une troisième personne dont on ne peut révéler l’identité sans divulgâcher Les yeux fermés.  

Anie Pascale, tout comme Benoît McGinnis, a été maquillée pour être vieillie dans les scènes qui se déroulent de nos jours. Photo: Eric Myre

Chapeautée par Laurie Frigon, l’équipe de maquillage a fait un travail remarquable, qui a dû être planifié plusieurs mois d’avance. Pour créer les prothèses, il faut mouler les visages et étudier les physionomies, une expertise peu utilisée au Québec explique la réalisatrice Jeanne Leblanc. 

Au maquillage s’ajoute un travail d’éclairage et de post-production «pour qu’on y croit, pour qu’on ne se pose même pas la question à savoir si c’est quelqu’un qu’on a maquillé, pour juste embarquer et émotionnellement aller avec eux», précise-t-elle.  

On parle ici d’un boulot colossal: trois ou quatre heures de maquillage par personne avant de tourner et plus d’une heure simplement pour défaire le tout à la fin de la journée. Les mains, le cou, le décolleté, «rien n’a été laissé au hasard».  

Et le résultat est là. Si l’effet du «thriller» ne se fait pas ressentir plus qu’il faut, le mystère planant et le drame familial sont suffisants pour faire de Les yeux fermés une série qu’on a envie de dévorer en une seule soirée, le format de six épisodes d’une heure aidant.  

Les journaux de bord de Simon qu’Élise retrouve y sont pour beaucoup, nous faisant embarquer dans la recherche de «M.», une personne que l’adolescent ne nomme pas, mais qu’il a vue peu de temps avant sa mort. Cet individu non identifié serait-il la clé de l’énigme? 

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