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«Si on s’aimait encore»… et malgré toute une controverse 

Émily Bégin et Guillaume Lemay-Thivierge narrent «Si on s'aimait encore», qui met en vedette Louise Sigouin. Photo: Groupe TVA

Le public de Si on s’aimait, émission qui sera de retour à l’automne, est plus passionné que les relations qu’on a pu y voir. Parions donc qu’il sera au rendez-vous, dès lundi prochain, pour Si on s’aimait encore, nouveau docuréalité misant sur la présence de Louise Sigouin, qui met cette fois en vedette des couples qui battent de l’aile et qui souhaitent se donner une seconde chance.  

Si le concept est différent, la pratique de «l’experte en accompagnement relationnel» n’a pas changé d’une miette, malgré une plainte à l’Ordre professionnel des sexologues du Québec, qu’elle a quitté pour continuer l’émission.  

Durant les six semaines de cette émission spin-off, on suit cinq couples, dont un qui n’arrivera qu’à la seconde semaine. Il s’agit de Janie et Lee.   

Les couples  

Le premier, formé de Nathalie, 50 ans, et de son chien Hector Pierre, 56 ans, est ensemble depuis 32 ans. Avec trois décennies de frustrations accumulées, la comptable atteinte de fibromyalgie et le cuisinier, qui se sont rencontrés sur la radio C.B. avant de se voir pour la première fois dans un Dunkin’ Donuts, s’ouvrent très rapidement à Louise. Les problèmes érectiles de monsieur et son incapacité à discuter de ses sentiments nuisent à leur couple, tout comme les propos blessants de Nathalie. Elle risque d’ailleurs de faire fortement réagir le public, entre autres par son entêtement à ne pas changer la toilette pendant leurs rénos de salle de bain.   

Alexandre, 35 ans, est un entrepreneur en fleuristerie, père de deux enfants. Il a quitté leur mère il y a un peu plus de quatre ans pour Gilles, 33 ans, rencontré alors qu’il était allé acheter une rose bleue dans sa boutique. Le souci, c’est qu’Alexandre est souvent sur son cellulaire plutôt que pleinement présent avec son amoureux et sa famille, en plus de sentir qu’il prend ses distances de Gilles, comme il l’avait fait avec son ex.  

À 34 ans, Emmanuelle est franchement tannée que son chum Jérémie, 28 ans, ne prenne pas davantage de responsabilités dans leur foyer. Déjà mère de trois enfants, elle en a eu deux autres avec lui (et en attend un sixième, dont la naissance devrait concorder avec le début de la diffusion). Il y a donc beaucoup à faire chez le couple, qui s’est connu quand Emmanuelle et Jérémie étaient voisins, peu de temps après qu’il eut quitté la maison de ses parents. S’il manque d’implication, c’est aussi parce qu’il se sent rejeté, chose qui affecte son estime personnelle.  

Le couple doyen de la saison est formé de Diane, 59 ans, et d’Yves, 63 ans, ensemble depuis tout juste sept mois. Elle lui reproche de ne pas suffisamment s’ouvrir sur son passé, mais leur problème est surtout de nature sexuelle. Ils ne s’entendent pas sur le nombre de parties de jambes en l’air qu’ils ont, encore moins sur le nombre qu’ils devraient avoir. Pour lui, deux à quatre fois par semaine, c’est insuffisant. Pour elle, c’est demandant! 

Problèmes sexuels, distance, charge mentale… Avec ces grandes thématiques soulevées auprès de différents couples, Si on s’aimait encore se targue d’être universel.  

Bienveillance… et minimisation 

Louise Sigouin a plaidé coupable à tous les chefs d’accusation liés à des plaintes déposées à l’Ordre professionnel des sexologues du Québec. Selon la décision rendue par le conseil de discipline, qui lui a imposé entre autres une amende de 35 000 $, elle a reconnu avoir été en conflit d’intérêts et avoir «exercé la profession d’une façon qui était susceptible de porter atteinte à l’honneur et à la dignité de la profession, qui était également susceptible de briser le lien de confiance du public envers celle-ci».  

Elle a également reconnu avoir «omis d’obtenir un consentement libre et éclairé de ses clients», avoir «entrepris un suivi professionnel avec [des clients] alors qu’elle ne possédait pas une connaissance et une compréhension suffisante des faits» et ne pas avoir «cherché à établir et à maintenir une relation de confiance mutuelle avec [des clients]». 

Mais quand les médias réunis au visionnement de presse de Si on s’aimait encore ont questionné l’équipe de l’émission à ce sujet, on nous a répété que «c’est maintenant derrière nous» et que l’on continuait la production sans avoir apporté la moindre modification au concept. «Elle n’est plus dans l’Ordre, donc elle ne peut plus contrevenir au code de déontologie», a indiqué la productrice et idéatrice Anne Boyer. 

Quand on lui a demandé ce qu’il en était des enjeux éthiques soulevés par les plaintes – enjeux qui vont au-delà du respect d’un code de déontologie – elle a répondu ne pas vouloir «rentrer dans ce niveau de détail […] parce que Louise a reconnu ça sans qu’il y ait de procès». 

À demi-mot, Anne Boyer et le réalisateur Dominic Robert laissent entendre que les plaintes déposées à l’Ordre sont le résultat d’une vendetta d’un candidat et que la preuve de leur «bienveillance», expression dite et redite, réside dans les bons commentaires des autres participant.e.s. 

«Je comprends que ça peut être difficile de se voir à la télé, mais malheureusement, je n’ai pas de contrôle sur comment ils vont réagir à ça», a déclaré Anne Boyer, qui croit que certain.e.s candidat.e.s ont mal vécu leur participation en raison des commentaires du public au moment de la diffusion. 

Or, il n’est nullement question des réseaux sociaux dans les plaintes de l’Ordre, mais bien des façons de faire de Louise Sigouin… qui demeure malgré tout la raison principale pour laquelle des gens s’inscrivent à un docuréalité plutôt qu’à une vraie thérapie, selon la production, qui estime que la crédibilité de «l’experte en accompagnement relationnel» n’est pas atteinte.  

Louise Sigouin lance d’ailleurs, conjointement avec la sortie de l’émission Si on s’aimait encore, un troisième livre Si on s’aimait, qui s’ajoute au jeu de cartes du même nom. Un concept pour le moins lucratif, disons.  

Si on s’aimait encore est divertissant, certes. Mais est-ce que le divertissement prime sur l’éthique? Ce sera au public d’en juger… s’il n’a pas déjà bu le Kool-Aid.   

Si on s’aimait encore est à l’antenne de TVA du lundi au jeudi, à 19h, à compter du 1er mai.  

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