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Valérie Chevalier, d’amour et de liberté 

Valérie Chevalier présente son sixième roman, «Rose des vents». Photo: JF Galipeau/Métro

On l’a d’abord connue comme comédienne et comme animatrice avant qu’elle ne s’installe comme autrice. Depuis son premier roman, Tu peux toujours courir, en 2015, Valérie Chevalier a su conquérir le cœur de ses lecteur.trice.s en racontant des histoires – d’amour, souvent – dans lesquelles on peut se reconnaître, se projeter.  

Son nouveau livre, Rose des vents, ne fait pas exception, même si, pour la toute première fois, son personnage principal est une adolescente. À 16 ans, Rose est dans cette période charnière entre la fin du secondaire et le début de cégep, entre la fin de l’enfance et le début de la vie adulte. Des déceptions amoureuses et amicales, un voyage à Paris – ville synonyme de liberté pour l’autrice – et une passion naissante feront éclore cette jeune femme en deuil de sa mère, décédée quelques années plus tôt.  

«C’est une période de besoin de liberté, mais en même temps de remise en question, parce que nos repères changent, analyse Valérie Chevalier en entrevue avec Métro au Café ORR, dans le Plateau. Le fait que Rose ait perdu sa mère, ça bouscule plein de certitudes et ça lui donne une soif de vivre pleinement, en sachant que la vie n’est pas toujours comme on la prévoit.» 

Conjuguer l’adolescence à l’impératif  

Cette soif de vivre se traduit dans le roman par une liste de «choses à faire avant de mourir pour ne pas avoir de regrets», dixit Rose. Pour l’adolescente, ça consiste à faire un demi-Ironman, avouer son amour, avoir une première relation sexuelle, aller en France, assumer ses décisions, ne plus s’en faire avec l’avenir et vivre l’instant présent. 

Valérie Chevalier. Photo: JF Galipeau/Métro

«Sa liste est très concrète et c’est sa façon à elle d’affronter la mort de sa mère en se disant qu’elle profite pleinement de la vie. Mais pour moi, profiter pleinement de la vie, c’est aussi d’accueillir ce qui se présente à nous», philosophe l’autrice, qui estime qu’on est beaucoup dans l’action quand on est plus jeune et qu’on se laisse peut-être davantage surprendre en gagnant en maturité, comme son personnage au fil de l’histoire.  

Pour écrire Rose des vents, Valérie s’est replongée dans ses propres souvenirs. C’est loin d’être sa propre adolescence qu’elle raconte, même si son premier voyage solo était à Paris. Mais «il y a des questionnements qui sont encore les mêmes quand tu as 35 ans, parce que cette quête identitaire, tu ne l’as jamais finie», croit-elle.  

La confiance en soi, le travail d’une vie 

Dans la quête identitaire de Rose, il y a bien des questions concernant son image corporelle et son estime personnelle. Qu’elle soit ado ou pas, ses réflexions peuvent parler à d’autres, même à des adultes, avance l’autrice. 

«En télévision, par exemple, on est comparée, critiquée, jugée, on se fait dire que nos cheveux ne sont pas beaux, que notre linge n’est pas beau, qu’on devrait plus sourire, qu’on est trop maquillée ou pas assez, qu’on est plus grosse en vrai… Si je suis bien dans ma peau et que ces commentaires-là m’ébranlent, je n’imagine pas quelqu’un qui n’a pas confiance en soi, qui ne s’aime pas ou qui a de la misère à gérer certains aspects de son apparence», lance Valérie.  

Ajoutons à ça les réseaux sociaux, lieux par excellence pour souffrir en se comparant. Valérie a su doser la présence de ces plateformes dans Rose des vents, son personnage se déconnectant d’Instagram le temps de profiter pleinement de sa virée parisienne. «Les réseaux sociaux, c’est une deuxième dimension où on peut exister par l’image, où on est dans la représentation. Ça enlève tellement de beauté et de légèreté», considère l’autrice.  

Valérie Chevalier. Photo: JF Galipeau/Métro

Insuffler la poésie 

La beauté et la légèreté, Valérie Chevalier sait les écrire et les transmettre aux gens qui la lisent. Elle en ponctue ses descriptions, que ce soit en décrivant le regard amoureux de Rose qui se pose sur la personne qui la chavire ou les foulards de la mère de l’adolescente qu’elle ajoute à toutes ses tenues pour la garder près d’elle.  

«La poésie, pour moi, fait partie de la vie, avance l’autrice. C’est la plante dans ton salon qui fait une nouvelle branche, c’est le rayon de soleil qui éclaire le bon endroit, c’est l’odeur de la forêt après la pluie, c’est la fleur qui pousse au milieu du gazon… Ce sont des petites choses magiques qui rendent le quotidien beau, même quand il est gris ou triste. J’essaie d’en saupoudrer dans mes histoires.» 

En écrivant, Valérie voit les images. Et en lisant ses mots, on les voit aussi, comme un film qui se déploie entre les lignes. Sans avoir écrit Rose des vents avec l’ambition de voir son roman adapté au grand écran, elle concède que le projet pourrait être emballant, mais rappelle que le scénario, c’est tout un chemin de croix. Elle en a fait l’expérience: on pourra voir l’an prochain Anna Kiri Superstar, le long métrage qu’elle a coécrit avec Alex James T. et le réalisateur Francis Bordeleau. 

Rose des vents. Image: Hurtubise

Rose des vents, paru chez Hurtubise, est maintenant disponible en librairie.  

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