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Le Festif! et Valaire nettoient les berges

Bénévoles de l’Organisation bleue, le groupe Valaire et des festivalier.ère.s ont uni leurs forces pour nettoyer les berges du quai de Baie-Saint-Paul durant Le Festif! vendredi en matinée. Photo: Maximilien Rolland

Par la matinée grise de vendredi, imprégnée de l’air marin, arrivaient au compte-goutte des festivalier.ère.s de la 14e édition du Festif! désireux.euses de donner un coup de main à l’activité de nettoyage des berges au quai de Baie-Saint-Paul, situé à la jonction de la rivière du Gouffre et de la baie Saint-Paul, qui s’ouvre sur le fleuve Saint-Laurent.  

Une activité écologique qui s’inscrit résolument dans les valeurs du festival, qui bat son plein jusqu’à dimanche. Le développement durable, « c’est dans notre ADN », affirme la directrice à la production des spectacles et au développement durable du Festif!, Anne-Marie Dufour, en entrevue avec Métro.  

L’on était donc convié à prêter main-forte au nettoyage aux côtés des gars du groupe Valaire, en prestation la nuit précédente, et de l’organisme à but non lucratif Organisation bleue, qui ont mis sur pied La Virée du Saint-Laurent, un projet ludico-environnemental que Le Festif! était ravi d’accueillir. 

« Rien de bizarre ou de grano » 

L’année passée, l’activité de nettoyage qui a eu cours durant Le Festif! avait attiré une cinquantaine de bénévoles, estime la biologiste marine et fondatrice de l’Organisation bleue, Anne-Marie Asselin. « Les gens arrivaient sur la plage en se disant : “c’est donc bien cool, je veux participer”. Et tu voyais des gens un peu lendemain de brosse partir avec leur petit sac à remplir de déchets », raconte-t-elle à Métro.  

Quel message lancerait-elle pour tenter d’encourager à participer à une telle activité? « Le Festif! est très proactif dans le développement durable. Offrir une activité complémentaire à la programmation, ça dynamise non seulement le festival au-delà de son contexte culturel, mais ça décomplexifie le mouvement environnemental. Ça n’a rien de bizarre ou de grano. » 

À son avis, puisque le site est « exceptionnellement beau » et que des festivalier.ère.s profitent d’emblée de la plage, « c’est facile de les attirer à joindre l’activité de mobilisation ».  

Dans la foulée des inondations qui ont frappé Baie-Saint-Paul le printemps dernier, lorsque la rivière du Gouffre a sorti de son lit, des vestiges de la catastrophe avaient jonché les berges — meubles et électroménagers notamment s’y étaient échoués. Ces déchets ont depuis été nettoyés, « mais il reste toujours du travail de peaufinage à faire », souligne la fondatrice d’Organisation bleue.  

À la fin du nettoyage vendredi au début de l’après-midi, mégots, bouchons, emballages de barre de chocolat et autres morceaux de polystyrène (du styromousse) formaient un amas de détritus sur une bâche. Un pneu et un chauffe-eau avaient été trouvés dans le sable du fleuve, alors à marée basse. 

« Les déchets sont aussi à l’image de ce que le fleuve et les courants amènent », rappelle Anne-Marie. 

La tournée nautique de Valaire  

L’implication de Valaire dans cette activité de nettoyage au Festif! n’était guère fortuite. Durant trois ans d’affilée, le quintette est parti en tournée écoresponsable le long du fleuve à bord d’un voilier, appelée La Virée du Saint-Laurent, dont il a précédemment été question. 

Cette année, le groupe n’a littéralement pu lever les voiles faute de temps — il amorce entre autres les tournages de la nouvelle émission de variétés Plaza plaisir, diffusée l’automne prochain à Télé-Québec —, mais tenait tout de même à accomplir les nettoyages inhérents au projet, fait savoir à Métro Luis Clavis, membre du groupe. 

Le nettoyage n’est pas une question de « performance » liée à la quantité de déchets ramassés, tient-il à souligner. « Ce n’est pas ce qui va changer la qualité de l’eau de notre fleuve, mais tant qu’à être sur le bord, on va prendre conscience des déchets qui s’y trouvent. » 

Il y a de surcroît quelque chose de méditatif dans le fait de côtoyer le territoire, relève-t-il. C’est d’ailleurs l’une des visées de la Virée : changer de rythme, dit-il. « La tournée, ça va vite. Lorsqu’on a des heures lousses devant nous, autant les passer dans un beau spot. Et tant qu’à être dans un beau spot, autant demander aux gens de venir nous aider à ramasser des patentes. C’est le fun, pour vrai. » 

Collaborations naturelles 

« La participation de Valaire vient toucher directement à notre mission et à nos valeurs, affirme Anne-Marie Dufour. On peut mélanger le plaisir et les bonnes actions. Voir qu’un groupe profite de son pouvoir d’attraction pour créer ce genre de mouvement positif sur les territoires où il passe, c’est vraiment noble. » 

Ç’a été tout aussi naturel pour l’Organisation bleue de se jumeler au groupe pour organiser ses activités de nettoyage de berges durant ses tournées nautiques. 

« Le groupe voulait avoir une incidence positive environnementale et, nous, on voulait s’afficher avec des artistes pour rendre les nettoyages plus dynamiques, plus cool », fait savoir la fondatrice de l’OBNL qui se voue à la conservation de l’environnement en se mobilisant sur le fleuve. 

« Ça fait découvrir d’autres parties des villes où le groupe passe, ajoute Anne-Marie du Festif! Au-delà des lieux touristiques de chaque ville au Québec, il y a le fleuve, que les touristes visitent parce que c’est beau. Mais s’impliquer concrètement, ça accorde de l’importance sur le fait d’en prendre soin et non seulement s’arrêter pour le regarder. » 

Investi dans sa ville 

Des activités de nettoyage, Le Festif!, qui est un organisme de diffusion culturelle impliqué dans toutes les facettes de la municipalité à longueur d’année, en effectue depuis ses débuts.  

Chaque printemps, il organise de pair avec la Ville un grand nettoyage afin de préparer le village, grâce à l’appui de bénévoles, à accueillir l’été… et pas que les festivalier.ère.s le temps venu, fait savoir Anne-Marie Dufour.  

« À la base, on est des citoyens et des citoyennes. La ville, on l’habite, on la vit », indique la directrice au développement durable. 

« Le mot d’ordre, c’est la considération, ajoute-t-elle. Considérer le territoire sur lequel on est, considérer les gens qui l’habitent à longueur d’année et pas juste cette fin de semaine, considérer leurs terrains. On est conscients qu’on est un festival qui déplace de l’air, beaucoup de gens. Si on manque de respect envers le territoire, les résident.e.s ne voudront plus nous recevoir. » 

La brigade verte du Festif! sillonne régulièrement les berges de la rivière du Gouffre, où l’on peut se baigner et flâner sur la plage. Nonobstant la sensibilisation qu’effectue le festival, de petits déchets épars demeurent.  

Naissance de l’Organisation bleue 

En sillonnant le monde en voilier, Anne-Marie Asselin a vu l’environnement changeant dans lequel on vit. Après avoir beaucoup travaillé en Amérique latine, où elle a constaté beaucoup de pollution, elle est revenue s’enraciner au Québec. Au cours d’une tournée de nettoyage qu’elle a effectuée avec un OBNL international des Grands Lacs à l’Atlantique en passant par le Saint-Laurent, elle a été choquée de constater à quel point c’était pollué. C’est ainsi qu’elle a fondé son organisation, afin de prendre soin du Saint-Laurent précisément. 

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