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La guignolée ne peut pas pallier l’insuffisance du filet social

Benoit Lacoursière, Tristan Ouimet-Savard et Véronique Laflamme au nom de la Coalition Main rouge - Collaboration spéciale

La Guignolée des médias a eu lieu au début décembre, et des collectes de denrées et dons continuent de se tenir aux 4 coins du Québec. Des centaines de bénévoles dans toutes les régions du Québec récoltent des denrées et des fonds qui sont donnés à différentes banques alimentaires afin de répondre aux besoins exprimés par quelque 500 000 personnes chaque mois. Cela représente près de 2 millions de demandes d’aide alimentaire. La crise sanitaire que nous vivons depuis le mois de mars, et la crise économique qu’elle a engendrée, n’ont fait qu’accentuer les problèmes de pauvreté et ont démontré une fois de plus les faiblesses du filet social du Québec. Il nous semble évident que les vagues de compressions dans les services publics et l’insuffisance du financement des programmes sociaux ont réduit significativement les ressources nécessaires à la population pour faire face à cette double crise.

L’Observatoire québécois des inégalités estime d’ailleurs que les personnes aînées, les femmes, les personnes en situation de pauvreté, les résidents étrangers, les membres des communautés autochtones éloignées de même que les malades chroniques ou immunodéprimés sont les «groupes les plus vulnérables au virus et à la crise socioéconomique». Cette situation illustre l’urgence d’adopter des mesures musclées pour renforcer un filet social gravement affaibli par des décennies de politiques néolibérales et d’austérité budgétaire.

Or, non seulement la mise à jour économique présentée par le ministre des Finances québécois, le 12 novembre dernier, n’agit pas sur les causes profondes de la crise actuelle, mais elle laisse même présager un retour à des mesures d’austérité dans le prochain budget provincial. L’intention du gouvernement de retourner à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans et son refus d’augmenter les revenus de l’État sont inacceptables.

Selon nos organisations, la crise sanitaire actuelle montre, de façon grave et souvent tragique, les conséquences sur la population des politiques néolibérales qui ont affaibli les services publics et les programmes sociaux. Le système de santé et les services sociaux sont à bout de souffle, étouffés par des années de compressions et de contre-réformes mal avisées. Les réseaux de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, mais aussi des services à la petite enfance, doivent remplir leur mission avec de moins en moins de ressources pour y arriver. Les groupes d’action communautaires autonomes dont la population s’est dotée pour défendre ses droits et améliorer ses conditions de vie manquent cruellement de moyens pour réaliser leur mission. Des solutions fiscales existent pourtant; la Coalition main rouge propose un plan qui pourrait rapporter 10 milliards de dollars annuellement à l’État et lui procurer les moyens de lutter contre les inégalités socio-économiques avec ambition, en mettant en œuvre une relance porteuse de plus de justice sociale.

En cette période de guignolées, nous invitons la population à exiger du gouvernement qu’il fasse davantage pour lutter contre les inégalités sociales, en signant la pétition Renforcer le filet social pour se protéger des crises, initiée par la Coalition main rouge.

À la veille du prochain budget du Québec, le gouvernement doit prendre un engagement en faveur de la justice fiscale et sociale. Il faut des actions musclées pour se sortir de la crise actuelle, mais aussi pour prévenir les prochaines!

Signataires, au nom de la Coalition Main rouge

  • Benoit Lacoursière, Secrétaire général et trésorier, Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
  • Tristan Ouimet-Savard, responsable de la mobilisation, Réseau québécois de l’action communautaire autonome
  • Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU
  • Jeff Begley,président, Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
  • Dominique Daigneault, présidente,  Conseil central du Montréal métropolitain – CSN.
  • Andrée Poirier, présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux  (APTS)
  • Alain Marois, Vice-président à la vie politique, Fédération autonome de l’enseignement
  • Élisabeth Gibeau, Analyste politiques sociales et fiscales, Union des consommateurs
  • Claude Vaillancourt, président, ATTAC-Québec
  • Valérie Lépine, Coordonnatrice, responsable à la mobilisation et aux communications, Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  • Linda Crevier, présidente du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.
  • Ève-Marie Lacasse, Coordonatrice, Ligue des droits et libertés
  • Sylvie Lévesque, directrice générale, Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec
  • Élisabeth Garant, directrice, Centre justice et foi
  • Virginie Larivière, co-porte-parole, Collectif pour un Québec sans pauvreté
  • Suzanne-G Chartrand, porte parole de Debout pour l’école!
  • Nicole Frascadore, Présidente, Association de personnes retraitées de la FAE

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