Les candidats aux élections municipales doivent refuser le projet du REM de l’Est
Depuis son annonce, les impacts négatifs du REM de l’Est ont été largement documentés et dénoncés par de très nombreux citoyens, chroniqueurs et experts en urbanisme ou transport collectif. Rarement, un projet n’a suscité autant de critiques négatives. Malgré cela, les politiciens affichent presque tous un appui ferme ou mitigé envers ce projet bancal.
Lors du récent débat organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal, la mairesse Valérie Plante a affirmé que les projets de « transport collectif, le REM de l’Est et le prolongement de la ligne bleue » vont permettre une meilleure qualité de vie, ce qui constitue un appui tacite au projet du REM de l’Est. Tout au plus a-t-elle déclaré qu’ il y a beaucoup de questions qui restent en suspens lors de la publication d’avis au marché lancé par CDPQ Infra. M. Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, est l’un des rares élus à critiquer ouvertement divers aspects du projet de REM. On peut s’interroger sur la portée de ses réserves dans la mesure où sa position diffère substantiellement de celle énoncée par la mairesse Plante.
De son côté, M Denis Coderre promet de recouvrir certaines portions des autoroutes Décarie et Ville-Marie, ainsi que de transformer un viaduc en parc linéaire pour remédier à diverses cicatrices urbaines, alors même qu’il appuie de manière enthousiaste un REM en hauteur dans l’Est. Il dit faire confiance au processus de CDPQ Infra et souhaite même accélérer le projet! Comment peut-il à la fois déplorer les cicatrices urbaines que sont les autoroutes en milieu habité et ne pas dénoncer haut et fort, pendant qu’il en est encore temps, le projet du REM en hauteur qui dévitalisera des milieux de vie densément peuplés de Ville-Marie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve?
Cet appui au projet du REM de l’Est de la part des deux principales formations politiques de Montréal constitue une abdication de leurs responsabilités envers les citoyens. Le chroniqueur Michel C. Auger dénonce d’ailleurs l’absence de débats de fond sur cette question comme une occasion manquée de la présente campagne électorale.
Le CEM-E invite les chefs des différents partis à venir marcher sur la rue Sherbrooke dans Mercier-Est, là où le REM doit être érigé à quelques mètres des résidences. Pourront-ils ensuite sincèrement prétendre que ce projet est acceptable et qu’il contribuera à améliorer notre qualité de vie ?
Le CEM-E désire ardemment qu’un système de transport collectif structurant soit développé dans l’Est de l’île. Mais cela doit se faire sans charcuter les milieux de vie existants.
Le CEM-E espère encore que le bon sens prévaudra. Les principaux partis municipaux doivent réviser leur position concernant le projet du REM de l’Est piloté par CDPQ Infra. Ils doivent affirmer haut et fort que le projet actuel et sa gouvernance sont inacceptables, qu’il faut l’arrêter et donner à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), un organisme neutre et imputable, le mandat de réaliser des études impartiales sur le meilleur mode de transport à implanter et de soumettre le tout à une véritable consultation publique.
Le CEM-E reconnaît que s’opposer au Gouvernement du Québec et à CDPQ Infra demande du courage politique. C’est ce que nous attendons de nos élus et candidats.
Daniel Chartier, Vice-président du Collectif en environnement Mercier-Est et responsable du dossier du transport collectif