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Psychologues : Comment attirer la relève?

Photo: YakobchukOlena/iStock
135 étudiants au doctorat en psychologie - Collaboration spéciale

Nous sommes étudiants au doctorat en psychologie. Nous avons choisi ce domaine d’études puisque nous souhaitons aider les gens les plus vulnérables. Pendant que nous sommes sur les bancs de l’université, la plupart de nos ami(e)s travaillent, achètent une maison et contribuent à leurs REER. Nous avons fait le choix de faire 10 ans d’université et nous l’assumons. 

Nous comprenons que plusieurs années d’études sont nécessaires pour être en mesure de faire un travail complexe qui consiste, entre autres, à évaluer et à traiter les troubles de santé mentale. Pour payer nos études et limiter nos dettes, plusieurs d’entre nous travaillons en cabinet privé, où la rémunération est nettement supérieure à celle qui nous serait offerte dans le réseau public. Notre premier choix à la fin de ces longues études serait de travailler dans les hôpitaux, les CLSCs, les groupes de médecine familiale, les centres jeunesse, les écoles et les cégeps. Toutefois, en raison des conditions de travail actuelles, et par dépit, la plupart d’entre nous choisirons de travailler dans le secteur privé. Vous vous demandez pourquoi? 

Avez-vous déjà vu l’échelle salariale des psychologues du réseau public au Québec? Elle commence à 26$ de l’heure. Les écarts salariaux sont majeurs avec de multiples points de comparaison: les psychologues du secteur privé gagnent près de 30% de plus que ceux du réseau public, en considérant tous les avantages sociaux comme la retraite et les vacances; les psychologues du réseau public de l’Ontario gagnent 45 000$ de plus par année que leurs collègues du Québec; les psychiatres gagnent 300% de plus, tout en ayant une formation d’une durée similaire; les autres professionnels du réseau de la santé détenant un baccalauréat prennent leur retraite environ 6 ans plus tôt que leurs collègues psychologues avec 300 000$ de plus d’actifs dans leurs poches; et les enseignants au Québec gagneront près de 2000$ de plus par année que les psychologues suite aux dernières négociations. Tous ces travailleurs méritent amplement leur salaire, là n’est pas la question. Mais pourquoi les psychologues sont-ils encore oubliés? 

Vous comprendrez qu’il ne s’agit même plus d’une question d’argent, mais bien d’une question de respect et de reconnaissance. On en vient même à se demander si l’extinction de la profession de psychologues dans notre réseau public n’est pas souhaitée par le gouvernement, au détriment du bien-être de la population. 

Qu’est-ce qui pourrait nous attirer dans le réseau? Obtenir une rémunération qui reflète le fait que nous commençons à travailler vers l’âge de 30 ans en raison d’un doctorat obligatoire et ainsi, ne plus être désavantagés par rapport aux autres. Une marque de reconnaissance qui indiquerait clairement la volonté du gouvernement d’offrir des services psychologiques dans le réseau public. Malheureusement, une prime révocable qui n’est pas considérée dans le calcul pour notre retraite, ne nous attira pas dans le réseau. 

Nous n’arrivons pas à comprendre l’inaction du gouvernement et ses réticences à mettre en place les solutions proposées par la Coalition des psychologues du réseau public québécois. Surtout dans le contexte actuel où les problématiques de santé mentale affectent plus que jamais notre société, tant au plan humain qu’économique. Ce sont malheureusement les gens les plus vulnérables et nos partenaires du réseau public (ex. médecins, infirmières) qui souffrent de cette inaction. La solution ne se limite pas à assurer un pairage entre les doctorants en psychologie et les postes disponibles dans le réseau public à la fin de leur internat, puisque 75 % des nouveaux psychologues choisissent d’exercer dans le secteur privé. Des 25% qui choisissent le public, plus de 40% quittent dans leurs 5 premières années de pratique, et ce, 

majoritairement en raison des conditions salariales insuffisantes. La solution doit impérativement inclure un rattrapage salarial significatif. La parité avec le secteur privé est un minimum. 

Nous voulons travailler dans le réseau public, contribuer à l’amélioration du bien-être psychologique des gens les plus souffrants, œuvrer en équipe multidisciplinaire, aider à libérer les médecins de famille et désengorger les urgences. Nous attendons un signal de la part du gouvernement, une juste reconnaissance salariale. Et puis, nous serons présents et heureux de l’être! 

Au total, 135 étudiants au doctorat en psychologie ont signé cette lettre

Jenilee-Sarah Napoleon Université McGill, Anne-Véronique Bouthillier Université du Québec à Montréal, Rebecca Levesque-G. Université du Québec à Montréal, Maude Rodrigue Université Laval, Olivia Kuzyk Université Concordia, Catherine Gourlay Université du Québec à Montréal, Kim Isabelle-Nolet Université du Québec en Outaouais, Gabriel Demers Université Laval, Véronique Martin Université du Québec à Montréal , Sandra Lafortune Université de Montréal, Tommy Collin-Vallée Université du Québec à Montréal, Kim Desrosiers Université de Sherbrooke, Julie Macherez Université du Québec à Montréal, Hannah Mulet-Perreault Université Laval, Matthieu Lauzon Université du Québec à Montréal, Lizanne Lagarde Université du Québec à Montréal, Karol-Ann Couture Université du Québec à Trois-Rivières, Audrey Murray Université du Québec à Montréal, Catherine Archambault Université McGill, Francis Mori Université du Québec en Outaouais, Karl Larouche Université Laval, Julie-Anne Guertin Université du Québec à Trois-Rivières, Anne Sophie Grenier Université Laval, Teodora Vigu Université du Québec en Outaouais, Elyse Porter-Vignola Université du Québec à Montréal, Pascale Viau Université du Québec en Outaouais, Stéphanie Monet Université de Sherbrooke, Yannick Brault Université de Montréal, Catherine Prévost Université du Québec à Montréal, Émélie Lavoie Université Laval, Nesma Etoubashi Université McGill, Beaudoin, Marie-Joëlle Université du Québec à Montréal, Jean-François G. Morin Université de Montréal, Catherine St-Pierre Université Laval, Ida Foster Université McGill, Julie Dame Université du Québec à Trois-Rivières, Charlotte Rimmer Université McGill, André Morin Université Laval, Jane Aubertin Université de Sherbrooke, Bianca Panarello Université Concordia, Rachel Michaud Université McGill, Pauline Archambault Université de Sherbrooke, Mélanie Di Mambro Université du Québec à Montréal, Lhuissier Marie Université du Québec à Montréal, Béatrice Côté Université de Sherbrooke, Zéna Nassar Université de Sherbrooke, Valérie Parr Université de Sherbrooke, Lorie-Anne Jeffrey Université de Sherbrooke, Sandrine Simard Université de Sherbrooke, Frédérique Tremblay-Légaré Université du Québec à Montréal, Anne-Sophie Dorion Université de Sherbrooke, Stéphanie Juneau Université du Québec à Montréal, Isabelle Houvenaghel Université de Sherbrooke, Carlos Sanchez-Meza Université du Québec à Montréal, Anaïs Lépine Lopez Université du Québec à Montréal, Ariane Therrien Université Laval, Gabrielle Lelièvre Université de Sherbrooke, Gregory Girard Université Laval, Justine Massé Université de Montréal, Laurence Caron Université Laval, Claudelle Stéphanie Tetrault Beaudoin Université du Québec à Montréal, Mikael Demers Verreault Université Laval, Amy Burningham Université du Québec à Montréal, Laurie Côté Université Laval, Audrey-Maude Tremblay Université du Québec à Trois-Rivières, Karine Généreux Université du Québec à Trois-Rivières, Noémie Viens Université du Québec à Trois-Rivières, Frédérique Deslauriers Université du Québec à Montréal, Florence Filion Université Laval, Elizabeth Poulin Université Laval, Laurence Labelle Université de Montréal, Eugénie Chevrette Université Laval, Elliot Gagner Université Laval, Alessa Luis-Lavertue Université Laval, Éliane Demers Université de Montréal, Emilie Dumont Université du Québec à Montréal, Marianne Laprise Falardeau Université Laval, Lidia Légaré Bergeron Université Laval, Camille Brochu-Hamel Université Laval, Joanie Bérubé Université de Montréal, Marie Dallaire Université Laval, Frederick Morasse Université de Montréal, Marie-Eve Cloutier Université du Québec à Trois-Rivières, Frederic Theriault Couture Université Laval, Lancelot Legendre-Courville Université de Montréal, Stéphanie Desnoyers Université du Québec à Trois-Rivières, Marianne Bouchard Université de Montréal, Anne-Hélène Harrisson Université Laval, Lisa-Marie Beaupré Université du Québec à Trois-Rivières, Karine Bisaillon Université du Québec à Trois-Rivières, Phénix Lamothe Université du Québec à Trois-Rivières, Joanie Martineau-Gagné Université de Montréal, Elisabeth Loranger Université de Montréal, Maude Massé-Pfister Université de Montréal  Alisson Lévesque Université Laval, Camille Cote-Thibeault Université Laval, Jessica Lalande Université de Sherbrooke, Lyane Kunicek Université du Québec à Montréal, Thalie Flores-Tremblay Université Laval, Laurie Galardo Université de Montréal, Élodie Marois Université Laval, Charles Desmeules Université Laval, Casandra Roy Gelencser Université du Québec à Montréal, Despina Artenie Université du Québec à Montréal, Frédérique Bolduc Université de Montréal, Andréanne Bourdeau Université de Sherbrooke, Camille Bourdeau Université de Montréal, Kim Mayrand Université Laval, Maude Richard-Pouliot Université du Québec à Trois-Rivières, Amélie Roberge Université du Québec à Trois-Rivières, Lysiane Lavoie Université du Québec à Montréal, Khadidja Chougui Université de Montréal, Élie Côté Université de Montréal, Andréanne Sheehy Université du Québec à Trois-Rivières, Catherine Fortier Université du Québec à Trois-Rivières, Sarah-Maude Jean Université Laval, Frédérique Therrien Université Laval, Valexie Lafontaine Université de Montréal, Laurence Giasson Université Laval, Mélina Morin Université de Sherbrooke, Julie Potvin Université du Québec à Trois-Rivières, Linda Ouzerourou Université Laval, Lian Boulet Université du Québec à Montréal, Jimmy Ghaziri Université du Québec à Montréal, Maria Kanter Université du Québec à Montréal, Rachel Guertin Université de Sherbrooke, Johanny Imbeault Université du Québec à Trois-Rivières , Amelie Levesque Université de Montréal, Daphné Harvey Université Laval, Sandrine Jaumard Université de Sherbrooke, Abygaëlle Côté Université Laval, Guyane Lessard Université Laval, Carole Nlend Université Laval, Karina Nadeau, Vanessa Weva Université Laval Université McGill

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