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Les médecins étrangers

Une médecin de famille écrit dans un calepin alors qu'un collègue masculin est assis en arrière-plan.
Photo: iStock/Ivan-balvan

LETTRE OUVERTE – Au Québec, il y a un grand problème d’accessibilité aux soins. D’un côté, il y a un accès restreint aux soins à la première ligne, d’un autre côté les médecins de famille tiennent à bout de bras les hôpitaux, les CHSLD, les urgences, et les unités de maternité. Par contre, la formation de médecins, et d’IPS, prend énormément de temps et de ressources. La population s’attend à des résultats concrets, mesurables, rapides.

La solution à l’accès aux soins passe par les médecins étrangers.

Pour pratiquer, un médecin étranger DHCEU (diplômé hors Canada, hors États-Unis) doit détenir un doctorat en médecine faisant partie de la liste des écoles de médecine du monde, qui est reconnu par le Canada. Le candidat doit ensuite faire les examens nationaux canadiens (LMCC1 et NAC) et passer les examens linguistiques. Il doit ensuite faire 2 ans de stages obligatoires (résidence) pour ensuite pratiquer.

Or, le problème est que l’accès à ces stages obligatoires est restreint pour des raisons obscures. Chaque année, des centaines de candidats ayant rempli toutes les exigences sont refusés malgré que des places en stages sont laissées vides (75 en 2021, 425 en 8 ans). Aucune justification n’est donnée par la suite par les facultés de médecine.

Si ces 425 places laissées vides avaient été comblées, le Guichet d’accès aux médecins de famille (GAMF) aurait déjà été vidé prépandémie. On aurait 425 médecins supplémentaires (+/- 425 000 patients d’inscrits supplémentaires). Si nous regardons les statistiques officielles de la RAMQ, prépandémie, en date du mois d’avril 2018, il y avait 420 464 patients en attente sur le GAMF… En d’autres mots, si les 2 gouvernements précédents avaient donné une chance aux candidats étrangers plutôt que de les refuser sans motifs, le GAMF aurait été vidé nettement avant la pandémie. Avec les effectifs, l’accès aurait été grandement amélioré. Le gouvernement caquiste aurait pu remplir sa promesse de donner un médecin de famille à tous. C’était le choix des gouvernements caquistes et libéraux de laisser la population sans médecins de famille.

Depuis le départ de médecins, la situation s’est grandement détériorée. La liste compte désormais 879 211. La contribution des DHCEU peut toutefois améliorer le système. Avec les 75 places en résidences laissées vides cette année, on pourrait déjà octroyer les stages obligatoires à 75 candidats par année. On parle d’une prise en charge de 75 000 supplémentaire par année (8,5%).

À l’intérieur d’un mandat de 4 ans, on parle de 25,5% à 34% à eux seuls. Nous parlons de résultats mesurables, réalistes, concrets, facilement applicables et rapides. En termes de coûts, considérant qu’il y avait déjà des fonds alloués à ces places en résidence de libres, et considérant que l’enveloppe budgétaire des médecins de famille est fixe, il n’y a aucune nouvelle dépense avec cette mesure. La même enveloppe budgétaire sera répartie sur un plus grand nombre de médecins (aucun coût de plus).

Oui, la formation de nouveaux médecins et d’IPS fait partie aussi de la solution, mais cela prend d’innombrables années. La solution passe aussi par une meilleure délégation des tâches, mais comment déléguer s’il y a une pénurie d’IPS, d’infirmières, d’ergothérapeutes, d’inhalothérapeutes, de préposés (personne à qui déléguer)? Nous parlons de 9-12 ans postsecondaire pour les médecins de famille. La contribution des DHCEU peut certainement aider d’ici là.

Michel Tran

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