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Prenons exemple sur les étudiant.e.s: mettons-nous en marche pour freiner la crise climatique

Un manifestant tient une pancarte disant «j'ai chaud câliss» pendant une grève pour le climat.
Photo: Josie Desmarais/Métro
Mohamed Cheriet - Directeur général du CIRODD, professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS)

LETTRE OUVERTE du directeur général du CIRODD en réaction à l’article Grèves et grand rassemblement pour le climat aujourd’hui à Montréal, publié le 25 mars.


Alors que tous nos yeux sont rivés sur la guerre en Ukraine (crise humanitaire) et sur l’évolution de la pandémie de COVID-19 (crise sanitaire), n’oublions pas qu’une troisième crise – tout aussi menaçante – s’enlise présentement : celle de l’urgence climatique. Heureusement, les étudiant.e.s des cégeps et des universités sont là pour nous rappeler à l’ordre. Ce vendredi (et au cours des prochaines semaines), ils et elles se rassembleront pour réclamer qu’on intervienne… rapidement! Afin qu’on ne laisse pas se refermer cette petite fenêtre d’opportunités nous permettant de sauver l’humanité. Rien de moins!

Dans son plus récent rapport, le GIEC est sans équivoque: un réchauffement planétaire supérieur à 1,5 °C entraînera des conséquences graves, voire irréversibles, sans oublier les risques pour la société qui s’amplifient.

«Si l’on veut éviter de perdre toujours plus de vies humaines, de biodiversité et d’infrastructures, la prise accélérée de mesures ambitieuses est requise pour s’adapter au changement climatique, tout en réduisant rapidement et fortement les émissions de gaz à effet de serre. À ce jour, les progrès en matière d’adaptation sont inégaux et les écarts se creusent entre l’action engagée et ce qui est nécessaire pour faire face aux risques croissants», peut-on lire dans le document.

L’heure n’est donc plus aux vœux pieux, mais bien à l’action. Une action concertée, structurée et surtout, qui s’appuie sur la science. Si la crise sanitaire des 24 derniers mois nous a appris une chose, c’est bien le rôle crucial joué par la recherche scientifique lorsque vient le temps de comprendre et de dénouer des situations complexes. La contribution des chercheur.e.s est essentielle, puisqu’elle permet de dégager de nouvelles connaissances faisant émerger des pistes de solutions qui, jusque-là, n’étaient pas envisageables.

C’est d’ailleurs ce que nous faisons au Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIRODD). Chaque jour, notre communauté de chercheur.e.s – composée d’une centaine d’expert.e.s de renom provenant de 14 universités québécoises – cherche (et surtout, trouve!) des moyens concrets de réaliser la transition socioécologique de nos sociétés, afin de les rendre plus durables, résilientes et respectueuses de l’environnement. Leurs champs d’intervention sont à la fois variés et complémentaires, allant du génie, à l’aménagement, au design ou encore, aux sciences sociales. Fini le travail en silo! Au CIRODD, on mise sur l’innovation durable, la transdisciplinarité ainsi que sur le partage de savoirs et d’expériences, dans le but de faire émerger une intelligence collective à la hauteur des défis de plus en plus complexes auxquels nous sommes confrontés, qu’il s’agisse de la mobilité durable, des énergies renouvelables, des bâtiments et des environnements empathiques, de la responsabilité sociale des entreprises, des changements de comportements, des chaînes d’approvisionnement durables ou encore, du numérique responsable. Cette intelligence collective est au cœur de nos travaux qui, rappelons-le, sont également portés par des centaines d’étudiant.e.s des cycles supérieurs universitaires, des dizaines d’acteur.trice.s du terrain et tout autant de partenaires. Plus que jamais, nous devons unir nos forces pour atteindre notre objectif commun : préserver et assurer la qualité de vie des générations futures, tout en respectant les limites de notre planète.

Alors que le Québec s’apprête à renouveler sa Stratégie gouvernementale de développement durable pour l’horizon 2022 – 2027, j’invite les élus et les décideurs à prêter attention à ce qui se fait du côté de la recherche. J’incite également les organisations et les entreprises à en faire de même. Prenons donc exemple sur les étudiant.e.s : ensemble, mettons-nous en marche (au pas de course!) pour opérationnaliser le développement durable dans toute la société québécoise.

Mohamed Cheriet
Directeur général du CIRODD, professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS)

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