Un Projet pour Montréal
La forte présence de Projet Montréal au conseil de ville est un atout pour la métropole. Ce parti politique, dirigé par Richard Bergeron, a bâti depuis 10 ans un programme qui porte une vision de la ville qui correspond aux meilleurs standards en matière de qualité de vie urbaine.
Les élus de Projet Montréal sont les gardiens de cette vision. On les accuse parfois de dogmatisme. Il faudrait plutôt les remercier de nous rappeler sans cesse l’importance de la préservation des espaces naturels et des parcs, d’un aménagement durable des quartiers résidentiels, de l’apaisement de la circulation et de la nécessité de réduire la pression de l’automobile sur nos milieux de vie notamment grâce à de meilleurs services de transport public. N’est-ce pas là ce que souhaitent les Montréalais?
Avec le tiers des sièges au conseil de ville et deux mairies d’arrondissement, Projet Montréal pourra exercer une influence sur les décisions prises à l’hôtel de ville et au sein de la Communauté métropolitaine.
Projet Montréal est un parti démocratique, ouvert entre autres aux jeunes, qui a su conserver une cohésion qui lui rapporte aujourd’hui. Voilà encore un indice de l’importance des partis politiques au niveau municipal : ce sont eux qui sont les dépositaires d’une pensée urbaine durable.
Hier, le chef et fondateur de ce parti, Richard Bergeron, a annoncé qu’il siégerait au conseil, mais qu’il céderait son poste de chef d’ici deux ans.
Richard Bergeron mérite des félicitations. Il a bâti ce parti politique. Il l’a investi de sa compétence personnelle en urbanisme et en aménagement. Il a réuni des personnes dévouées. Il a raison d’être fier du chemin parcouru.
En même temps, son parti ne réussit guère à étendre son influence au-delà des quartiers centraux de l’ancienne ville de Montréal.
Voilà le défi de Projet Montréal. Faire de son programme un projet… pour Montréal dans son ensemble. Aller convaincre dans les anciennes banlieues. Trouver des alliés en dehors de ses cercles de partisans habituels. C’est avec ce défi en tête que les membres de Projet Montréal doivent réfléchir à l’avenir.
Et la capacité d’étendre cette influence sera modulée par l’attitude qu’adopteront les élus de Projet Montréal au conseil de ville.
Il y a un risque que Projet Montréal se cantonne dans son rôle d’opposant et, surtout, que le maire Denis Coderre, veuille accentuer cette perception en se servant de Projet Montréal comme repoussoir, et en se présentant lui-même, au contraire, comme le rassembleur des Montréalais.