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Pourquoi mon patron a-t-il des chouchous?

Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«J’ai souvent l’impression qu’il y a deux classes d’employés dans notre entreprise: les vendeurs et les autres. Les vendeurs sont choyés, et leurs accomplissements sont célébrés. À écouter ma patronne, ce sont les employés les plus importants de l’organisation. Les autres font ce qui doit être fait, mais leur travail n’est pas valorisé. C’est comme s’ils étaient un mal nécessaire. Et je fais partie de ce deuxième groupe d’employés. Qu’avons-nous fait pour mériter ça?»

Je suis prêt à parier qu’au début de sa carrière, votre patronne était vendeuse. Ce n’est pas sorcier: les êtres humains préfèrent les personnes avec qui ils partagent des points communs: les mêmes anecdotes, le même vécu, le même vocabulaire, les mêmes préoccupations, etc.

Dans certaines entreprises, les patrons qui sont ingénieurs de formation s’entendent comme larrons en foire avec les membres du service de la recherche et du développement. C’est normal: au contact de ces personnes, ils retrouvent leur passion d’antan. D’ailleurs, il n’est pas rare, en situation de stress, qu’ils aillent discuter avec elles afin de se ressourcer.

Il ne faut toutefois pas que ces atomes crochus aient des répercussions négatives sur les autres employés et que cela donne lieu à du favoritisme. Pour qu’une organisation fonctionne, tous ses membres doivent avoir le sentiment d’être traités justement. Sans justice, le ressentiment et la démotivation font surface.

Si tel est le cas, des mesures s’imposent. Confirmez votre perception en discutant avec d’autres employés, puis demandez à quelqu’un qui est dans les bonnes grâces de votre patronne de lui en toucher quelques mots. Sans changer ce qu’elle est foncièrement, elle pourrait modifier quelques comportements et éviter de sous-estimer l’apport des autres. Il y a fort à parier qu’elle ignore l’effort de ses remarques ou comportements sur les membres de son équipe. Et elle sera reconnaissante d’avoir été éclairée. L’importance du travail d’équipe entre les services doit être soulignée: les meilleurs vendeurs ne rapporteront rien si les employés de production sont démotivés et si le personnel de la comptabilité ne s’assure pas que les comptes clients soient payés.

Je devine également que vous aimeriez être davantage apprécié par votre patronne. Pour ce faire, misez sur ce que je disais dans la rubrique de la semaine dernière.

Trouvez-vous des points communs. Écoutez son discours et retenez les expressions qui y reviennent le plus souvent. Ces expressions, si vous les utilisez quand la situation s’y prête, vous feront marquer des points auprès de votre supérieure.

Finalement, attention au mot «chouchou», qui a une connotation péjorative. Au lieu de traiter ainsi les vendeurs, affirmez plutôt que votre patronne a des affinités particulières avec eux. Dès lors, son comportement devient plus acceptable.

En résumé

  • Plutôt que de garder rancune à ceux qui sont les plus appréciés du patron, tissez de bonnes relations avec eux.
  • Soyez attentif au vocabulaire de votre patron et adoptez ses mots clés. Il vous appréciera davantage.

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