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Les employeurs s'adaptent aux nouvelles mœurs

Sans tourner le dos aux traditionnels babillards d’emplois et aux affichages de postes dans les journaux, les recruteurs naviguent sur des eaux nouvelles. Plus que jamais à la recherche de personnel qualifié, les entreprises perçoivent les avantages que leur procure le fait d’être visibles sur les campus.

Comme d’autres établissements d’enseignement, l’Université Laval propose plusieurs services aux employeurs, dont l’envoi postal d’information sur des emplois qu’ils ont à combler à des étudiants ciblés selon leur programme d’études. Cette formule n’est cependant pas la plus en vogue. Les employeurs préfèrent établir un contact direct avec les étudiants d’un programme en organisant des 5 à 7, des journées carrière ou des rencontres d’information.

Julie Villeneuve, conseil­lère en communication à l’Ordre des pharmaciens du Québec, constate que depuis quelques années l’industrie pharmaceutique ainsi que les grandes chaînes de pharmacies établissent des liens avec la relève en octroyant des bourses aux étudiants méritants. «De plus, les entreprises multiplient les avantages qu’elles offrent à ceux qui joignent leurs rangs. En région, où la demande de pharmaciens est particulièrement grande, certaines vont même jusqu’à offrir une maison aux nouvelles recrues pour la durée de leur emploi.»

Lorgner les secteurs connexes
Comme l’explique Marcel Bérubé, président de Groupe Perspective, les entreprises apprennent à être plus stratégiques : «On les encourage d’ailleurs à s’intéresser aux secteurs d’activité connexes au leur, c’est-à-dire à s’ouvrir aux candidats qui ont des similitudes avec le profil recherché et qui, en bénéficiant d’une formation complémentaire, pourraient cons­tituer de bons employés.»

Dans le domaine de l’assurance, par exemple, plusieurs entreprises élargissent leur bassin de recrutement. Elles s’adressent non seulement aux finissants des programmes d’administration, mais également à ceux des programmes de communication ou aux personnes travaillant dans le secteur du service à la clientèle. Une fois les secteurs connexes ciblés, l’entreprise a généralement recours aux services d’un chasseur de têtes, ou encore elle mène une importante campagne de recrutement destinée à attirer l’attention de la relève.

Montrer son côté branché!

Attirer l’attention? C’est exactement ce qu’a fait une entreprise quand elle a dépêché dans un pavillon des HEC Montréal un drôle de mannequin, muni d’un écran sur la tête où défilaient de multiples possibilités de carrière, pour distribuer des centaines de dépliants d’information!

Le recours aux nouvelles technologies incite encore plus les entreprises à rivaliser d’imagination. L’Oréal tient chaque année son e-Strat Challenge pour identifier les talents de demain. Depuis 2000, ce concours, qui consiste à diriger une entreprise virtuelle, a permis au chef de file mondial des cosmétiques de recruter plus de 250 participants issus des quatre coins de la planète pour des emplois dans le domaine du marketing, de la gestion de marque ou de la logistique.

La belle image
«Aujourd’hui, le but des entreprises est davantage de susciter l’intérêt et de soigner leur image à long terme dans le marché, et beaucoup moins de réagir aussitôt qu’un poste se libère», affirme Jean-François Boudreault, copropriétaire de Marc Gauthier et associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement et la sélection de personnel.

«Certaines entreprises impliquent leurs employés dans leur stratégie de recrutement, ajoute-t-il. La mode est d’offrir une prime aux employés qui leur référeront une bonne ressource. J’ai vu des employeurs qui offraient des primes allant de 100 à 1 000 $!»

Attention, effet de roulement!
Mais avant de se lancer dans de petites ou de grandes campagnes de recrutement, les entreprises doivent réfléchir à leur fonctionnement in­terne. «Un taux de roulement de 10 % peut être considéré comme raisonnable, mais s’il s’élève à 30 ou à 40 %, c’est beaucoup trop, signale M. Bérubé.

Si tel est le cas, un gestionnaire doit d’abord comprendre les sources d’insatisfaction de ses employés. En améliorant son entreprise, il perdra beaucoup moins de personnel et évitera que le processus de recrutement soit constamment à recommencer.»   

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