Des apprentissages actifs pour les futurs médecins
L’Université de Sherbrooke (UdeS) offrira à la rentrée une formation en médecine complètement repensée, c’est-à-dire plus pratique et plus proche du patient et des réalités professionnelle sdes futurs médecins.
Métro a rencontré la professeure Ghislaine Houde, vice-doyenne adjointe pour le renouveau curriculaire et responsable du développement du nouveau programme.
Pourquoi une refonte de l’enseignement de la médecine maintenant?
Ce changement est planifié à la faculté depuis plusieurs années. La réflexion a débuté vers 2010, stimulée par des enjeux comme l’explosion des connaissances ou la surcharge des contenus et des apprentissages. Elle a aussi été nourrie par l’évolution des exigences des organismes d’agrément des facultés de médecine. Enfin, une nouvelle version de l’examen du Conseil médical canadien sera instaurée en 2018. Cette évaluation, obligatoire pour pratiquer la médecine, sera basée non plus seulement sur la connaissance des maladies et de leur traitement mais également sur leur gestion à long terme, le contexte psychosocial des patients, la promotion de la prévention, la pratique professionnelle et les aptitudes en communication et en collaboration.
Votre faculté est déjà réputée pour être la meilleure au Québec. Que pouvez-vous encore améliorer?
Notre réputation vient de l’implantation des apprentissages actifs, notamment les apprentissages par problèmes, en vigueur depuis 1987. On continue d’axer notre programme sur des méthodes très actives. Il y aura moins d’exposés magistraux et moins de conférences. En ce qui concerne la méthode pédagogique, une approche par compétences est privilégiée. L’accent est mis sur ce que les étudiants peuvent réaliser grâce à leurs connaissances et non uniquement sur les connaissances.
Ce qui est différent à l’UdeS, c’est aussi un parcours de professionnalisation. On se base sur cinq situations de la vie professionnelle (soins aux gens, gestion, recherche, formation des collègues et promotion de la santé). Au fil du temps, les situations sont de plus en plus complexes, une spirale dans laquelle les étudiants accumulent des connaissances mais
développent aussi des comportements professionnels.
Et que gagneront les patients avec cette refonte?
Les besoins de la communauté, des patients et de la société sont le point de départ de la formation. La formation telle qu’elle est conçue veut aller contre l’impression selon laquelle les médecins ne sont pas formés pour répondre à ces besoins.
La formation est aussi axée sur la prise en charge globale du patient, non seulement sa maladie et les soins requis mais aussi qui il est comme personne (milieu de vie, contexte psychosocial, capacité à prendre son traitement, coûts associés à celui-ci, antécédents, origines géographiques, etc.). Les étudiants en médecine verront des malades dès la première année de formation. Les patients vont sans aucun doute en ressortir gagnants.