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Le stress, ennemi des travailleurs

Woman sitting at desk by crumpled papers on floor Photo: Getty
Valérie Cordier-Chemarin - 37e Avenue

Surcharge de travail, objectifs trop élevés, pression du superviseur… le «toujours plus» semble gouverner le travailleur moderne.

Rien d’étonnant donc que, pour 51% des Québécois, le stress soit l’aspect qui a le plus de répercussions sur leur travail. Selon une étude réalisée au début de 2017 par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (OCRHA), 92% des Québécois interrogés estiment que leur employeur devrait se préoccuper de leur santé et de leur mieux-être. Ce mieux-être laisse souvent sa place au stress et à l’angoisse lorsque les conditions de travail se dégradent.

Comment le stress qui affecte l’employé peut-il mettre l’entreprise en péril?
Le stress est considéré comme un des grands maux du XXe siècle. Lorsqu’il survient au travail, il résulte souvent de plusieurs facteurs: responsabilités mal définies, surcharge de travail, rémunération jugée injuste, horaires atypiques, trop nombreuses demandes de dernière minute, matériel insuffisant pour l’accomplissement de la tâche, pressions des patrons…

«Selon sa nature, la personne saura plus ou moins bien gérer ce stress», explique Pierrette Desrosiers, psychologue du travail spécialisée dans les entreprises familiales. «Chaque personne a sa propre interprétation des événements et réagira différemment.» Certains travailleurs refuseront ainsi d’accumuler ce stress et réagiront immédiatement en allant parler à leur responsable. Par contre, d’autres personnes, croyant bien faire, accepteront la surcharge de travail ou la pression. «C’est la perception de la perte de contrôle, en ayant de la difficulté à dire non ou en ayant tendance à être trop perfectionniste, qui mène à la saturation», indique la 
psychologue.

Le stress peut prendre plusieurs formes: symptômes physiques (maux de dos ou de tête, urticaire), cognitifs (oublis, erreurs de jugement, difficulté à se concentrer), émotionnels (larme à l’œil fréquente, démobilisation) et comportementaux (fumer ou boire davantage, mal dormir). S’il n’est pas traité, le stress peut mener à la dépression, voire pire.

Des programmes de santé
 et de mieux-être
Conscients du problème, les employeurs sont nombreux à investir dans un programme de santé et de mieux-être. D’après l’étude effectuée auprès des membres de l’OCRHA, une entreprise sur deux s’est dotée d’un tel programme. Parmi celles qui n’en ont pas, plus du quart prévoient en adopter un au cours des 12 à 24 prochains mois.

Malgré ces investissements, 62% des travailleurs ne savent pas qu’il y a un programme de santé et de mieux-être dans leur organisation. Selon Mme Desrosiers, «dans les organisations, ce n’est pas encore la priorité». Pourtant, les conséquences peuvent être très sérieuses pour les entreprises.

«Des employés stressés seront moins productifs
 et feront du présentéisme, ce qui coûte plus cher 
à l’entreprise que l’absentéisme, car c’est plus
 insidieux. La réputation de l’entreprise sera
 également mise à mal, car un employé stressé risque de faire des erreurs, ce qui engendre
 des conflits, des pertes de clients, etc.» –Pierrette Desrosiers, psychologue du travail

Même si les entreprises mettent en œuvre des programmes de santé et de mieux-être, se sortir de situations stressantes est parfois difficile. Selon la psychologue, deux options s’offrent au travailleur: «Soit tu obéis, soit tu arrêtes. Il faut prendre le temps de comprendre, connaître ses priorités et faire des choix. Il ne faut surtout pas y laisser sa peau! Quand le cheval est mort, vaut mieux en descendre… »

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