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Théologie: difficile reconnaissance

Difficile, la recherche d’emploi pour un diplômé en théologie et en sciences religieuses? «Assez merci, lance Carolyne Guay, titulaire d’une maîtrise en sciences des  religions de l’UQAM. On a beau savoir qu’il y a peu d’emplois dans le domaine, on espère quand même en trouver un. C’est frustrant, parce qu’en Europe, ces études sont appréciées des employeurs.» Ce n’est pas le cas au Québec, où il existe du ressentiment face à la religion.

Ce ressentiment a longtemps été la cause de la baisse des inscriptions dans ces programmes universitaires, mais la situation semble changer ces dernières années. «Depuis trois ou quatre ans, on voit une stabilité, et même une légère augmentation des demandes d’admission», explique Alain Gignac, vice-doyen de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal (UdeM).

Cette stabilité a aussi été notée par Charles Langlois, recteur du Grand Séminaire de Montréal. «Nous  recevons chaque année à peu près le même nombre de séminaristes et de laïcs qui veulent faire un bac en théologie.»

Les temps changent
Est-ce que le nouveau cours Éthique et culture religieuse y est pour quelque chose? Pas pour Charles Langlois. «Au Grand Séminaire, nous enseignons le catholicisme et, de toute façon, ce cours relève des facultés d’éducation. Or, nous ne formons pas d’enseignants.»

Le cas est toutefois différent dans les universités. «C’est un programme très populaire, mais il y a aussi d’autres débouchés, comme dans les hôpitaux, où il existe une demande pour des conseillers spirituels connaissant bien toutes les religions», souligne Jean-Claude Breton, secrétaire à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’UdeM.

C’est pourquoi l’avenir de ces facultés passe peut-être par la mise en place de différentes initiatives multidisciplinaires. C’est le chemin que l’UdeM a emprunté en instaurant une majeure en sciences des religions appliquées et une mineure en études islamiques. «La religion est un facteur culturel important. Par exemple, si vous désirez faire des affaires avec les pays musulmans, il est important de connaître les mÅ“urs religieuses», ajoute Alain Gignac.

Si la plupart des activités humaines sont influencées par la religion, il est essentiel de comprendre cette dimension des choses. «Surtout dans une société où la diversité religieuse occupe une place de plus en plus grande de l’espace public, renchérit Alain Pronkim, du Centre d’étude des religions de l’UdeM et chroniqueur religieux à l’émission de Benoît Dutrizac. Je donne régulièrement des conférences dans les écoles secondaires, et les jeunes sont intéressés à comprendre les différentes religions.»

Ainsi, même si les perspectives d’avenir sont plus prometteuses qu’on pourrait le croire de prime abord, il reste que le diplôme ne conduit pas automatiquement à un emploi. «Mais c’est un excellent complément, qui peut permettre de profiter de plusieurs occasions», plaide Alain Pronkim.

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