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Mission : libérer les trésors

Enfouis dans les profondeurs du sol, les secrets de nos ancêtres n’attendent que d’être déterrés par ces férus d’histoire : les archéologues. Sophie Limoges fait partie de ces gens qui interrogent les vestiges afin de nous aider à découvrir qui nous sommes et d’où l’on vient.

«L’archéologie permet de découvrir le mode de vie des gens du passé. On s’intéresse à la petite histoire. Pas à celle des grands personnages qui ont marqué leur temps, mais plutôt à celle des gens du commun, des hommes, des femmes, des enfants qui ont tout bonnement vécu leur vie.»

Curiosité et voyages
Sophie a développé une curiosité pour différentes cultures grâce à ses lectures et aux voyages qu’elle a fait avec ses parents pendant son enfance. Toute petite, elle éprouvait un besoin viscéral de connaître ses racines. «J’avais une photo affichée sur le mur de ma chambre qui représentait quatre générations de la lignée paternelle. Ça a toujours été important pour moi.»

Après avoir entrepris des études en arts plastiques et en histoire de l’art, elle a appris l’existence d’un programme en anthropologie (avec spécialisation en archéologie au niveau de la maîtrise) et a bifurqué vers ce domaine qui l’a happée et dont elle parle encore avec une grande passion. Après des stages sur le terrain en Amérique du Sud, elle a fait plusieurs contrats de recherche ici, au Québec, et s’est spécialisée dans la préhistoire (avant l’invention de l’écriture).

Même si au départ, elle était attirée par les voyages, elle est contente de travailler au Québec. «Ça m’a permis de découvrir la richesse de notre patrimoine archéologique. Nous avons des sites d’une grande diversité. Certains documentent la vie de la population amérindienne, d’autres, celle des habitants de la Nouvelle-France, la culture britannique, la vie militaire. Nous avons aussi des sites subaquatiques, avec toutes les épaves qui se trouvent dans le Saint-Laurent.»

Dans ce minutieux travail d’enquête, toutes les sciences sont mises à contribution : géologie, chimie, biologie… C’est avec leur aide que l’archéologue tente de déchiffrer le passé. À quoi servaient ces outils? Comment sont-ils faits? Com­ment vivaient les gens qui s’en servaient? C’est l’humain derrière l’outil qu’on cherche à comprendre.

Pour exercer cette profession, il faut beaucoup de passion, mais aussi de la patience et un certain goût pour les casse-tête! Et surtout, il faut aimer travailler en équipe… Parfois, les chantiers peuvent durer des semaines ou des mois. «En milieu urbain, les gens retournent chez eux à la fin de la journée, mais si les fouilles ont lieu dans des territoires éloignés, on est en camping avec les mêmes personnes pendant tout ce temps.»

Si Sophie Limoges fait moins de terrain maintenant, c’est qu’elle se consacre à un travail d’information en tant que directrice de la conservation des programmes publics du musée Pointe-à-Callière. Elle est aussi présidente du conseil d’administration du regroupement Archéo-Québec, qui vise à promouvoir l’archéologie d’ici auprès du grand public. «C’est important de transmettre nos connaissances sur le patrimoine, et je pense que tous les archéologues devraient le faire.»

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