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Je suis ami avec le boss

Certains le respectent, d’autres le détestent et quelques rares spécimens veulent le revoir après les heures de bureau. Avec la routine métro-boulot-dodo, plusieurs employés côtoient leur patron bien plus souvent que leurs proches, ce qui peut créer un climat propice à l’amitié.

C’est ce qui est arrivé à Valérie lorsqu’elle a effectué un remplacement de cinq mois dans une petite équipe de traduction. «J’étais devenue l’amie de la responsable de mon équipe, raconte la jeune traductrice. Les hauts et les bas de nos vies personnelles nous ont rapprochées et nous sommes rapidement devenues de grandes confidentes. Nous nous disions presque tout.»

Ce genre d’intimité est à proscrire si l’on veut maintenir un climat de travail sain, prévient Joëlle Char­pentier, conseillère en développement organisationnel chez Maletto et associés. «Les gestionnaires devraient garder une certaine distance avec les membres du personnel, explique Mme Char­pentier. C’est leur rôle de commenter le travail des employés. Si le patron est aussi un ami, ses rétroactions peuvent ne pas être prises au sérieux.»

Valérie reconnaît qu’une personne est moins impressionnante lorsqu’on con­naît les moindres détails de sa vie privée. «Comme nous étions amies, ma supérieure pouvait difficilement user de son autorité, se souvient la traductrice. Disons qu’il y avait peu de chances qu’elle réussisse à me demander de faire quelque chose que je n’avais pas envie de faire.»

Climat de travail
Les relations ambiguës sont le plus souvent observées dans les petites équipes où un membre a été promu, constate Joëlle Charpen­tier. «Le nouveau chef d’équipe devra accepter que ses rapports avec ses anciens collègues ne soient plus les mêmes, explique la conseillère. Si cela ne lui convient pas, il peut toujours refuser la promotion ou demander de superviser une autre équipe.»

L’amitié peut toutefois être un atout professionnel, affir­me Valérie. «Nous connaissions nos points forts et nos points faibles, raconte-t-elle. Je crois que ça permettait à ma supérieure d’obtenir le meilleur de moi. De plus, c’est plus motivant de travailler avec quelqu’un qu’on apprécie.»

À court terme, ce type d’amitié peut effectivement fonctionner, mais il est difficile de revenir en arrière lorsque le patron doit assumer la partie plus autoritaire de son rôle. «Le gestionnaire pourra ainsi se sentir piégé quand un problème surviendra, met en garde Mme Charpentier. Par exemple, s’il doit régler un conflit de personnalité entre l’ami-employé et un collègue, il aura de la difficulté à être objectif. Les autres membres de l’équipe risquent en outre de mettre en doute son impartialité.»

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