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Soyez un bon médecin

Comment agissez-vous quand un collègue pré­sente une performance sous la moyen­ne ou qu’il affiche des comportements inadéquats? Lui en parlez-vous ou, comme trop de gens, prenez-vous un malin plaisir à en parler à tout le monde sauf au principal intéressé?

Je visitais cette semaine une entreprise où ça s’est produit. Pendant des mois, les employés ont pris l’habitude de parler dans le dos d’une collègue. Elle n’était pas à la hauteur. Elle s’habillait mal. Elle… Au bout de six mois, la direction l’a remerciée et depuis, parce que la main-d’Å“uvre spécialisée est rare, tous doivent cumuler ses tâches.

N’aurait-il pas mieux valu qu’on dise à cette ex-employée qu’elle n’était pas à la hauteur et qu’on la coache pour améliorer sa performance? C’est ce que j’ai demandé à une de ses collègues et voici sa réponse : «Je ne voulais pas lui faire de peine en lui disant qu’elle n’avait pas le tour avec les clients.»

Vous rendez-vous compte? Cette équipe a tranquillement laissé une collègue perdre son emploi pour ne pas lui faire de peine? Quelle gentillesse!

Imaginez que vous ayez un cancer mais que votre médecin ne vous en parle pas «pour ne pas vous faire de peine». Comment réagiriez-vous? Lui seriez-vous reconnaissant de vous être épargné le choc ou lui en voudriez-vous sur votre lit de mort?

Le bon médecin, lui, vous dira ce que vous avez et, ensemble, vous trouverez comment améliorer votre sort. Ne vaudrait-il pas mieux agir ainsi au travail? Voici quelques pistes pour y arriver.

Premièrement, repensez à vos conversations au travail depuis quelques mois. Y a-t-il quelqu’un qui est devenu la pièce centrale de vos discussions, quelqu’un dont vous épiez les moindres gestes et dont vous vous plaignez régulièrement de l’incompétence?

Dans l’affirmative, allez voir cette personne. Dites-lui ce qui ne va pas dans sa performance et offrez votre appui pour l’aider à conserver son poste ou à améliorer son sort. Pendant la discussion, ne vous voyez pas comme un collègue méchant mais bien comme un médecin souhaitant le bien de son patient.

Deuxièmement, si vous êtes la personne qui reçoit les plaintes de vos collègues à propos d’une personne donnée, réagissez et suggérez-leur d’aller en parler au principal intéressé. Vous n’êtes pas là pour entretenir l’exclusion et les railleries.

Soyez un bon médecin. Confrontez les gens qui ne sont pas à la hauteur et aidez-les à s’améliorer. Ça vous enlèvera certes le plaisir de parler dans leur dos mais, au bout du compte, vous en sortirez gagnant.

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