Que penser d'un palmarès universitaire?
La semaine dernière, le London Times publiait son palmarès mondial des meilleures universités. Neuf universités canadiennes ont été sélectionnées parmi les deux cents meilleures au monde. Le meilleur rang a été obtenu par l’Université de Toronto (17e rang), suivie de l’Université de la Colombie-Britannique (30e rang) et de l’Université McGill (35e rang).
Les autres universités canadiennes qui figurent au classement sont les Universités McMaster (93e), de l’Alberta (127e), de Victoria (130e) ainsi que notre Université de Montréal (138e rang). Les Universités Dalhousie (193e) et Simon Fraser (199e) se sont également classées. Le Canada obtient le cinquième rang parmi les pays participants pour le nombre de ses universités qui occupent une place au classement.
Le rang est basé sur la performance des universités dans cinq catégories. En ordre d’importance, il s’agit de la qualité de l’enseignement, du volume de la recherche, du nombre de citations dans les revues scientifiques, du niveau de transfert des résultats de la recherche vers l’industrie et de la force d’attraction des étudiants étrangers.
Comme les frais de scolarité augmentent partout dans le monde, on se réjouira de savoir que, cette année, la catégorie la plus importante est la qualité de l’enseignement, qui compte pour 30 % des points au classement. C’est celle qui intéressera le plus les étudiants qui désirent savoir s’ils en ont pour leur argent. Trop souvent, on a eu raison de se plaindre du fait que les universités ont délaissé leur mission première d’enseignement au profit de la recherche.
Il est possible néanmoins de remettre en question la méthode employée. En effet, il ne faut pas s’imaginer que des inspecteurs envahissent les campus pour vérifier de façon directe la performance des professeurs en salle de classe. La qualité de l’enseignement est plutôt évaluée au moyen d’un panel d’experts, qui se prononce sur la réputation de l’enseignement dans les établissements. Cela ressemble davantage à un concours de popularité au secondaire, surtout que ces experts sont eux-mêmes des universitaires.
Le public adore pourtant ces palmarès parce qu’ils sont les seuls moyens à sa disposition pour choisir parmi les établissements. Le magazine Macleans produit d’ailleurs un palmarès similaire des universités canadiennes. Néanmoins, ils ne réussissent pas toujours à répondre aux questions des parents et des étudiants. Pourquoi, par exemple, ne pas classer les universités selon le taux de placement des diplômés? Ou la disponibilité des stages? Ou le pourcentage des jeunes admis qui obtiennent un diplôme sans décrocher? Ou la qualité des services aux étudiants? Voilà ce que le public, à qui on demande de payer toujours plus, a besoin de savoir !