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L'avenir de la formation continue

Il est difficile de trouver du temps pour la formation continue. À l’avenir, il nous faudra l’intégrer aux  tâches des travailleurs. Voici la première de quatre chroniques sur la formation continue.

La Semaine québécoise des adultes en formation vient juste de conclure sa neuvième édition dimanche dernier. Organisée par l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA), la semaine offrait diverses activités qui ont fait valoir l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie.

Évidemment, ce fut aussi l’occasion de faire le point. Ainsi, selon l’ICÉA, 28% des Québécois ont participé, en 2008, à une activité de formation continue liée à l’emploi, alors que la moyenne canadienne est de 36%. En fait, le Québec est la seule province à afficher un taux de participation plus faible que 30%. Entre 2002 et 2008, environ 46% des Québécois n’ont participé à aucune activité de formation.

Cette situation en inquiète plusieurs, dont le Conseil du patronat, qui reprend ces chiffres dans son nouveau Bulletin de la prospérité. Avec raison, puisque les travailleurs seront bientôt moins nombreux alors que le travail à effectuer restera le même. Il s’ensuit que nos responsabilités seront plus diversifiées et que plusieurs d’entre nous aurons besoin de formation supplémentaire pour les assumer.

Le hic, c’est évidemment qu’il faut trouver du temps pour la formation. Toujours selon l’ICÉA, ceux qui désiraient participer à une formation en 2008 mais n’ont pas pu le faire ont évoqué comme raisons les exigences de leur emploi (36%), leurs responsabilités familiales (32%) et les conflits d’horaire (24%). C’est dire toute la difficulté de trouver le temps de se former. La situation s’aggravera si les entreprises augmentent nos tâches pour compenser leur manque de main-d’ouvre.

La formation continue a-t-elle un avenir dans un tel contexte? La solution consistera probablement à cesser d’en faire une activité distincte du travail lui-même. Dans un modèle traditionnel, un travailleur doit s’absenter de son travail pour se perfectionner. Mais il est aussi possible d’intégrer la formation à la tâche même.

On voit un exemple de ce modèle dans l’industrie du service automobile. Les mécaniciens d’aujourd’hui sont équipés de puissants outils diagnostiques qui leur permettent de dépister tous les problèmes que peut expérimenter un véhicule. Ces outils leur indiqueront ensuite quelles pièces remplacer et les méthodes d’installation approuvées. Même si c’est la première fois qu’un mécanicien fait face à un problème particulier, il peut donc le résoudre et apprend à le faire tout en accomplissant sa tâche.

Certains tutoriels, dont ceux proposés par le Centre de formation Humanis, répondent à la même logique. Organisés en petit modules permettant un apprentissage très rapide, ils donnent la possibilité d’acquérir une habileté très précise seulement lorsqu’on en a besoin pour la première fois. Ils portent sur une variété de domaines: informatique, ressources humaines, conception web, rédaction, etc.

La formation continue a donc de l’avenir si nous apprenons à nous former autrement!

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