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Des études trop longues

Les jeunes prennent beaucoup de temps pour faire leurs études. Seulement 40 % des  inscrits dans les programmes préuniversitaires offerts par les cégeps du Québec parviennent à obtenir leur diplôme dans les deux années prévues, indiquent des données du ministère de l’Éducation. La proportion de ceux qui réussissent à compléter un programme technique dans les trois ans alloués est encore plus faible. 

C’est ce qui ressort d’un reportage paru dans Le Journal de Montréal à la mi-juin et qui n’aura probablement étonné personne dans les cégeps. En fait, si on en juge par les propos des intervenants inter-rogés, la durée prévue des études collégiales ne veut plus rien dire. Tous semblaient d’avis qu’il était tout à fait acceptable que les jeunes allongent leurs études d’une session ou même d’un an.

C’est oublier que la sco-larité est gratuite dans les cégeps et que chaque fois qu’un jeune décide d’allonger ses études, c’est le contribuable qui en assume la majorité des coûts. Puisque 40 % ne terminent pas dans les temps, chaque session supplémentaire représente une augmentation de 20 % des coûts du collégial préuniversitaire; 40 % lorsque les études durent une année de plus.

Les intervenants inter-rogés ont fait valoir que les jeunes avaient souvent besoin d’allonger leurs études collégiales. On estime que 30 % d’entre eux ne savent pas quelle direction donner à leurs études, ce qui les incite à changer de programme en cours de route.

Il n’est pas possible d’inventer un meilleur argument en faveur de l’augmentation des services d’orientation au secondaire et au collégial. On sait déjà que trop peu de jeunes bénéficient de ces services au moment opportun, ce qui explique ces tâtonnements durant leurs études par la suite. Offrir plus de services d’orientation permettrait de réduire les coûts que nous devons tous défrayer pour former nos jeunes. Une autre façon de réduire l’allongement des études et les coûts qui y sont associés et consiste à s’assurer que les élèves ont faits les apprentissages nécessaires avant d’entreprendre de leurs études collégiales.

Une étude récente démontre que les jeunes qui maîtrisent bien leurs apprentissages de base en langue maternelle et en mathématiques ont plus de chances de terminer leurs études collégiales et universitaires dans les délais prescrits (Improving College Performance and Retention The Easy Way, National Bureau Of Economic Research, juin 2011). On se souviendra qu’en 2008, seulement 45 % des admis au cégep sans avoir le préalable requis, soit un diplôme d’études secondaires, ont réussi leur première session, alors que ce pourcentage est de 80 % normalement. L’étudiant doit donc posséder les préalables avant d’être admis.

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