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Trouver l'adéquation formation-emploi

Une consultation nationale sur l’adéquation entre la formation et l’emploi s’est tenue à Québec lundi et mardi. Le Québec aura 700 000 pos-tes à combler d’ici 2014, et le gouvernement Charest veut s’assurer que la main-d’œuvre possédera les qualifications nécessaires pour les occuper. Or, il s’agit là d’un exercice périlleux.

En effet, il n’a jamais été facile de trouver une bonne adéquation entre la formation d’un côté et les besoins du marché du travail de l’autre. Il ne suffit pas, comme on le croit parfois, de demander aux entreprises de quelles qualifications elles auront besoin à l’avenir pour ensuite créer les formations correspondantes. Les marchés évoluent rapidement, parfois même subitement, de telle sorte que les entreprises ne savent souvent pas quels seront leurs besoins de main-d’œuvre.

Pourtant, comme le remarquait récemment le Conseil du patronat, il faut jusqu’à 10 ans (!) pour créer un programme de formation. Il faut définir les contenus, choisir les modes d’apprentissage, embaucher des professeurs, acheter du matériel, faire connaître la formation, etc. C’est trop long, car cela rend difficile, voire impossible, l’adéquation aux besoins plus immédiats des entreprises.

De plus, certains programmes diplôment trop, et d’autres, pas assez. Par exemple, on diplôme trop peu dans la plupart des métiers de l’informatique en ce moment, alors que l’inverse était vrai il y a quelques années. Il est aussi particulièrement difficile de juger du nombre de diplômés nécessaire dans des secteurs très mouvants, comme l’aéronautique. Souvent, le financement d’une formation dépend du nombre d’élèves qu’elle accueille. Il n’y a donc pas beaucoup de motivation à contrôler le nombre d’inscrits et de diplômés en fonction des besoins du marché du travail.

La consultation a commencé du bon pied, puis-qu’elle a été précédée, depuis mars, d’une série d’échanges sur les besoins des économies des régions et sur les façons d’y améliorer l’offre de formation. En effet, dans une économie mouvante, il sera plus facile de trouver une adéquation au niveau régional que pour l’ensemble de la province. Cela impliquerait néanmoins de donner plus de pouvoir aux régions sur leur offre de formation, une volonté de décentralisation qui a manqué jusqu’à présent.

Il est aussi permis d’aller plus loin et de se demander si chaque personne ne fait pas son «adéquation» entre la formation et l’emploi. Ce sont les individus, après tout, qui décident de s’inscrire à une formation ou à une autre, sur la base de leurs intérêts et de leurs attentes. C’est donc aussi à eux de concilier ce choix avec les besoins du marché. S’ils ne savent pas comment, il faudra le leur enseigner. Cela aussi sera nécessaire pour assurer une vraie adéquation entre la formation et l’emploi. 

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