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Difficile de devenir journaliste!

Photo: Métro

Beaucoup de jeunes s’inscrivent à des formations en communication dans le but de devenir journalistes. Malheureusement, les possibilités d’emploi dans ce domaine deviennent de plus en plus rares, et plusieurs risquent fort d’être désappointés.

Selon les derniers chiffres cités par Service Canada, moins de 15 % des diplômés universitaires québécois qui se destinaient au journalisme occupent un emploi dans ce domaine, 18 mois après la fin de leurs études. Toujours selon Service Canada, d’ici 2015, on ne prévoit avoir besoin que d’une trentaine de nouveaux journalistes par année pour tout le Québec. De plus,  il s’agira surtout de remplacements de journalistes retraités, lesquels n’auront peut-être pas lieu. Cette détérioration des perspectives d’emploi pour les journalistes s’observe dans toute l’Amérique du Nord, dans la foulée des  fermetures et des rationalisations des dernières années.

Pourtant, les jeunes continuent à être nombreux à s’inscrire dans les programmes de communication, attirés par la possibilité de devenir journalistes. Leur nombre aurait augmenté de plus de 20 % de 2003 à 2008.  Certains programmes de communication concernent plus particulièrement les métiers de la presse, comme le baccalauréat en communication avec spécialisation en journalisme à l’UQAM. L’Université de Mont­réal offre aussi un DESS en journalisme, de même qu’un certificat de premier cycle à sa Faculté de l’éducation permanente. L’Université Laval propose quant à elle un certificat semblable, de même qu’une maîtrise en communication publique et journalisme.

Il faut savoir néanmoins qu’il n’est pas nécessaire d’avoir étudié en communication pour devenir journaliste. Plusieurs ont accédé à la profession après des études en lettres, en économie ou en sciences sociales. Le nombre de postulants potentiels à nos 30 postes annuels est donc franchement énorme, surtout quand on sait qu’il y a de plus en plus de journalistes expérimentés au chômage.

En fait, les débouchés sont bien meilleurs en publicité, en relations publiques ou dans les communications internes qu’en journalisme. Les diplômés des communications y trouveront plus facilement un emploi. Malheureusement, beaucoup de jeunes ne se montrent pas intéressés par ces occasions de carrière. Le journalisme leur apparaît comme un métier plus noble, qui permet de servir le public plutôt que les intérêts d’une entreprise particulière.

Traditionnellement, les journalistes sont rémunérés grâce aux revenus publicitaires des journaux, qui diminuent depuis plusieurs années. De l’autre côté, et presque en même temps, les entreprises ont développé un intérêt important pour la promotion et la préservation de leur image de marque. Cela explique que les relationnistes, comme le rapportait récemment Le Devoir, sont maintenant 4,5 fois plus nombreux que les journalistes. Le marché a tourné en leur faveur.

On dit parfois que les aspirations des jeunes ne s’accordent pas toujours avec les besoins du marché du travail. Il semble malheureusement que ce soit le cas ici. Soyez donc prévenus si vous pensez poursuivre des études en communication!

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