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Faire la différence entre le surmenage et la dépression

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Rien ne va plus au travail: déprime, manque de concentration, fatigue… Est-ce du surmenage? Fait-on une dépression? Camillo Zacchia, psychologue et conseiller principal au Bureau d’éducation en santé mentale de l’Institut Douglas à Montréal, nous aide à faire la différence.

Faire un burnout, qu’est-ce que cela signifie?
Le surmenage, qu’on appelle communément le burnout, fait référence à une incapacité de fonctionner au travail. C’est de loin la plus grande cause de congé de maladie au pays. Mais ironiquement, ce n’est pas un terme médical officiel, ni même un diagnostic dans le domaine de la santé.

S’agit-il d’une forme de dépression?
Certaines personnes se définissent comme étant en burnout, parce que c’est un terme qui est moins stigmatisant que «dépression». Comme le burnout, la dépression est une incapacité de fonctionner. Mais elle peut causer un surmenage au même titre que l’épuisement professionnel peut causer une dépression. Souvent, les deux affections sont causées par les mêmes problèmes.

Les deux notions sont donc liées ?
Définitivement! Lorsqu’une personne tombe en dépression, son travail en sera affecté. À l’inverse, prenons l’exemple de ces personnes trop perfectionnistes qui veulent toujours en faire plus. Pour ces personnes, une légère baisse de productivité pourra être assimilée à un échec. De cette sensation d’échec découlera un sentiment d’incapacité qui risque de se généraliser. Elles sont d’autant plus vulnérables de faire une dépression qu’elles sont rarement satisfaites de leurs réalisations au travail.

Comment définiriez-vous une dépression?
Une dépression est diagnostiquée si un patient présente une humeur dite dépressive qui modifie intensément son comportement au quotidien, et ce, pendant au moins deux semaines. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que la dépression n’est pas toujours une maladie; parfois, c’est une réaction normale de l’organisme face à certains événements éprouvants de la vie.

Comment réagir face au surmenage?
Il faut arriver à identifier les causes de son mal-être et, si nécessaire, ne pas hésiter à se faire aider. Les facteurs peuvent être liés à la personnalité – manque de confiance en soi, tendance au perfectionnisme – ou au contexte – divorce, décès. Le tout est de trouver un équilibre entre nos capacités, les exigences qu’on se fixe et celles qui viennent aussi de l’extérieur.

«Qu’on soit brûlé ou déprimé, il faut arriver à identifier les causes de son mal-être et, si nécessaire, ne pas hésiter à se faire aider.» – Camillo Zacchia, psychologue et conseiller principal au Bureau d’éducation en santé mentale de l’Institut Douglas à Montréal

Quels sont les signes d’un épuisement professionnel?
La productivité au travail commence à baisser. L’employé se sent plus fatigué et irritable que d’ordinaire. Mais parfois, les gens utilisent juste ce terme quand ils sont tannés de leur job. Signe qu’il faut changer d’environnement avant d’arriver à cet état critique.

Au Canada, plus d’un travailleur sur quatre est victime de détresse psychologique au travail, comment l’expliquez-vous?
Le stress est un facteur prépondérant dans les burnout comme dans les dépressions. Or, on vit dans un monde qui demande plus d’exigences et d’être toujours plus performant. De nos jours, les conditions de travail favorisent les problèmes liés au stress ou à l’épuisement, et il existe souvent des tensions entre collègues ou avec les supérieurs qui entraînent des situations difficiles à gérer au quotidien.

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