Problèmes de surqualification
Vous ne pouvez pas avoir l’emploi convoité parce qu’on vous dit «trop qualifié»? Bien que cette réponse puisse être surprenante, elle n’est pas rare et devrait être anticipée par les candidats à la recherche d’un emploi.
Selon Alain Petit, coach professionnel au cabinet-conseil Vézina Nadeau Labre, la surqualification est assez fréquente. «Lorsque les gens ont grandi dans une organisation, perdent un emploi après plusieurs années et se retrouvent sur le marché de la recherche d’emploi, le phénomène de surqualification apparaît souvent.» D’après ses observations, ce dernier est généralisé à tous les domaines d’emploi et est, la plupart du temps, provoqué par un bagage d’expériences riche plutôt que par beaucoup d’éducation ou de formations.
D’après lui, différentes raisons, qu’elles soient délibérées ou non, peuvent engendrer le problème. «Avec le recul, certaines personnes réalisent qu’elles veulent moins de responsabilités afin de profiter d’un meilleur équilibre travail-famille, par exemple. Dans ce cas, c’est un choix volontaire.» Pour d’autres, la décision d’aller vers un emploi pour lequel ils sont surqualifiés sera plutôt prise par obligation lorsque, par exemple, le marché n’offre pas de postes du niveau recherché.
Craintes liées à la surqualification
Peu importe la raison qui pousse un candidat à se diriger vers un emploi pour lequel il est surqualifié, l’employeur, d’après Alain Petit, aura toujours la crainte que la personne ne se sente pas suffisamment stimulée dans son nouvel emploi. «Un employeur ne veut pas que le candidat manque de défis et quitte après peu de temps!»
Dans d’autres cas, un dirigeant peut se sentir menacé par quelqu’un de surqualifié. Finalement, un candidat trop qualifié pour l’emploi convoité peut même parfois être mal perçu par l’employeur qui peut croire que la personne veut par exemple moins travailler, ne veut pas faire d’heures supplémentaires ou est paresseuse… C’est pourquoi, selon Alain Petit, il est important de clarifier les choses dès le départ, par exemple en expliquant notre choix, ce qui devrait rassurer le futur employeur.
Dans tous les cas, le coach professionnel conseille de se questionner à ce sujet avant l’entrevue afin d’anticiper la question et de préparer une réponse honnête et transparente.
Tourner la surqualification à son avantage
Si le candidat se doit d’être conscient de sa surqualification pour un emploi, il doit aussi être préparé à rassurer le futur employeur à ce sujet. Quand le candidat postule par choix sur un poste pour lequel il est surqualifié, il gagnera à expliquer clairement les raisons pour lesquelles il veut tout de même ce poste en tentant d’être convaincant. Il peut mettre cartes sur table en affirmant être conscient que le salaire et les responsabilités seront moindres, mais que certaines raisons le poussent tout de même à vouloir ce poste. «Il faut présenter la surqualification comme un atout plutôt qu’un obstacle», affirme Alain Petit, coach professionnel au cabinet-conseil Vézina Nadeau Labre.
Si c’est une pénurie sur le marché qui fait postuler le candidat sur un emploi en deçà de ses compéten-ces, ce dernier pourra plutôt axer sur les raisons qui l’ont fait choisir cette entreprise, comme des possibilités d’avancement intéressantes par exemple.