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Prenez le temps d’une sabbatique

Woman tourist Photo: collaboration spéciale

Les étudiants retourneront bientôt sur les bancs des cégeps et des universités. Pourtant, plusieurs d’entre eux pourraient bénéficier d’une pause.

Nos étudiants sont soumis à des échéances que plusieurs croient irréalistes. Ils doivent souvent choisir des cours qui affecteront leur parcours dès le 3e secondaire, alors qu’ils sont encore très jeunes. En 5e secondaire, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore la maturité nécessaire pour bien choisir leur formation. Il en résultera de nombreux changements de programme au collège et à l’université et, dans certains cas, un abandon complet des études.

Ne serait-il pas logique de leur allouer plus de temps pour mieux se connaître et mieux choisir, plutôt que de continuellement ramasser les pots cassés?

La sabbatique, ou césure, consiste pour un jeune à interrompre ses études et à ne pas fréquenter un établissement d’enseignement durant une année. Cette pause lui permet de vivre des expériences enrichissantes: effectuer un séjour linguistique, participer à un programme d’expérience de travail, compléter un stage dans un pays étranger, etc. Ou encore, il en profitera simplement pour voyager et se familiariser avec d’autres cultures. C’est aussi et peut-être surtout une période de réflexion, qui permettra au jeune de mieux se connaître et de se donner des objectifs précis pour son retour aux études.

Ailleurs dans le monde, la sabbatique durant les études est commune. Dans les pays scandinaves, plus de la moitié des étudiants prennent une sabbatique avant leur première année d’université. Les sabbatiques sont également communes en Angleterre, où elles ont vu le jour durant les années 1960. En France, les jeunes peuvent maintenant faire une césure d’un an tout en préservant leur admission.

Les jeunes Canadiens sont également nombreux à prendre une sabbatique. Selon une enquête de Statistique Canada menée auprès d’un échantillon de 8500 nouveaux diplômés du secondaire, seulement 50% d’entre eux fréquentaient l’université trois mois après l’obtention de ce diplôme, tel que prévu. Les autres prenaient une pause et reportaient leur entrée à l’université. Remarquons que les jeunes Québécois étaient proportionnellement deux fois moins nombreux que les autres Canadiens à prendre cette pause.

En Europe, les jeunes ont accès à divers services qui leur permettent de préparer leur année sabbatique pour en tirer le profit maximum. Au Canada, ces services sont peu nombreux, et aucun n’existe au Québec. C’est dommage, car une sabbatique bien préparée peut avoir un impact important sur la vie d’un jeune.

Ainsi, selon une étude du Conseil canadien sur l’apprentissage, les jeunes qui ont pris une sabbatique durant leurs études trouvaient leur premier emploi plus facilement que les autres. Il semble que leur expérience concrète leur permettait de se distinguer des autres candidats.

Également, certains services, MyGapYear par exemple, offrent un programme de coaching personnalisé pour les jeunes durant leur sabbatique. Ce coaching les aidera à mieux se connaître et à mieux choisir leur formation.

Une sabbatique n’est donc pas une année perdue, comme le diront certains. À l’heure où les choix sont devenus si difficiles, elle serait plutôt une nécessité.

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