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Comment trouver des diplômés compétents en informatique

Hacker decoding information from futuristic network technology Photo: Métro

Les établissements de formation ne peuvent pas répondre à tous les besoins de compétences des entreprises du domaine de l’informatique.

Il est toujours aussi difficile pour les employeurs de trouver du personnel qualifié en informatique.

Selon une étude rendue publique la semaine dernière par la firme de recherche IDC, il y a en ce moment environ 54 000 postes d’informaticiens vacants au Canada. Les employeurs recherchent tout particulièrement des spécialistes du développement d’application, de l’informatique de gestion et de la sécurité. Ces employeurs constatent que les programmes de formation produisent peu de diplômés et qu’il est donc impossible de pourvoir ces postes.

Au Québec, un constat similaire se dégage du dernier Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre des technologies de l’information, publié par Technocompétences. Depuis 1998, le nombre de diplômés dans les programmes d’informatique a chuté considérablement. De 2001 à 2013, il a baissé de presque 50%. D’ailleurs, seulement 40% des collégiens inscrits en informatique persévèrent jusqu’à obtenir leur diplôme.

La situation est sensiblement la même à l’université. De 2003 à 2013, le nombre de diplômes décernés dans un programme d’informatique a diminué de 41%. Les étudiants sont nombreux à abandonner en cours de route, seulement 58% des inscrits obtenant leur diplôme.

Pourtant, toujours selon le Diagnostic, plusieurs occupations dans le domaine informatique présentent de bonnes perspectives d’emploi, entre autres pour les spécialistes des bases de données, les ingénieurs informaticiens et les concepteurs et programmeurs de sites web. Bien qu’on ne parle pas encore de pénurie, comme le font les employeurs du reste du Canada, Technocompétences craint que, si le nombre de diplômés n’augmente pas, plusieurs postes au Québec ne pourront être pourvus à l’avenir.

Il y a bien 10 ans qu’on remarque que la fréquentation des programmes d’informatique diminue et que les employeurs ont de plus en plus de difficulté à trouver du personnel. Plusieurs solutions ont été mises de l’avant. Entre autres, mieux informer les jeunes sur les carrières de l’informatique et leurs bénéfices résulterait en un plus grand nombre d’inscriptions. Augmenter le nombre et la durée des stages et s’assurer qu’ils soient rémunérés pourraient aussi attirer plus de jeunes en informatique.

Mais ces solutions ne peuvent régler deux problèmes fondamentaux auxquels les employeurs font face. D’abord, les technologies évoluent tellement vite que les établissements de formation ne peuvent pas suivre. Les compétences des diplômés ne correspondent donc pas à celles que les entreprises recherchent. Ensuite, au moins au Québec, les employeurs ne manquent pas de candidats pour les postes d’entrée, mais de professionnels possédant cinq ans d’expérience ou plus et pouvant assumer à terme des mandats complexes grâce à ces technologies de l’heure.

Les entreprises doivent réaliser qu’elles doivent elles-mêmes s’occuper du développement des compétences de leurs employés. C’est ce qu’ont fait Google et AT&T lorsqu’ils ont manqué de développeurs pour les applications Android. Ils ont créé leur propre micro-diplôme grâce à la plateforme de formation Udacity. Il ne faut pas toujours attendre que solution vienne des établissements scolaires.

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