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Déjouer le paradoxe du choix de carrière

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Le processus de choix de carrière s’est complexifié avec la multiplication des options.

Comment les jeunes s’y retrouvent-ils dans ce casse-tête de possibilités? Rencontres avec des professionnels de l’orientation qui expriment leur vision de la réalité québécoise.
«Le jeune d’aujourd’hui est face à un paradoxe : plus on a d’options, moins on est libre! déclare Laurent Matte, président de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ). Non seulement les choix se multiplient, mais ils se transforment. Pour le jeune, le choix de carrière est probablement la première décision qui aura un impact réel sur son avenir et déterminera non seulement ce qu’il fera, mais aussi qui il sera.»

Influences
Le rôle des parents est primordial, puisqu’il est démontré que ceux-ci ont la plus forte influence sur leur jeune jusqu’à l’aube de la maturité. Ils doivent refléter ce qu’ils perçoivent de lui pour l’aider à cerner qui il est. M. Matte conseille vivement le livre Le défi d’orientation : Guide du parent zen, de la conseillère d’orientation Marie-Sylvie Dionne, dont il a d’ailleurs signé la préface. L’auteure y propose différents outils aux parents et aux jeunes.

Le conseiller d’orientation a certes de la crédibilité, mais il est là avant tout pour permettre aux étudiants de se découvrir et pour leur présenter les possibilités, et ce, de façon personnalisée. «On prend le temps de faire réfléchir le jeune sur ses valeurs, ses passions, ses aspirations, ses besoins, précise Alina Balan, conseillère d’orientation pour le Groupe Conseil Saint-Denis. On l’encourage aussi à rêver et à ouvrir ses horizons!»
Laurent Matte renchérit : «À l’adolescence, on n’a pas une grande expérience de soi, de qui on est. Les rencontres et les tests permettent, entre autres, aux adolescents de les aider à avoir une meilleure image d’eux-mêmes, et ensuite, on peut explorer avec eux les options en les structurant, pour finalement épurer les possibilités.»

Barrières décisionnelles
«De 15 à 20 % des jeunes ont besoin de parler à un conseiller, que ce soit parce qu’ils vivent un problème d’orientation, une anxiété liée au choix, une indécision chronique ou une confusion identitaire, explique Laurent Matte. La première étape est de comprendre pourquoi ils consultent et les aider à rationaliser, à ventiler leurs émotions, à explorer ce qui les rend indécis. Par la suite, on peut les orienter vers les moyens, comme des activités parascolaires, des voyages ou du bénévolat, pour qu’ils apprennent sur eux-mêmes grâce à des expériences concrètes.»

Question de relativiser, la première chose qu’Alina Balan mentionne, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer d’idée. Elle varie les outils pour leur permettre de comprendre un métier ou un domaine d’expertise : stages d’observation en entreprise, portes ouvertes, salons d’emploi, conférenciers invités dans les écoles, mentorat, etc.

Études professionnelles ou universitaires?
Laurent Matte remarque que la société en général a tendance à survaloriser les études universitaires. Même s’il est vrai qu’en moyenne, les universitaires gagnent mieux leur vie, se placent mieux et chôment moins, il est important, selon lui, de présenter tous les choix aux jeunes en s’adaptant à leur personnalité. «Au-delà de la capacité ou du talent, on doit cibler le tempérament. Est-il de type académique ou plutôt concret?»

Le modèle québécois
Malgré une très bonne réputation du système québécois à l’international, M. Matte reconnaît qu’il n’est pas autoportant. Pour pallier les lacunes de l’accompagnement et pour mieux aiguiller les intervenants dans les écoles secondaires, l’OCCOQ a lancé, en 2013, le Guide de pratique : Orientation en formation générale des jeunes. L’Ordre espère ainsi faire évoluer la pratique, qui devrait être basée sur les besoins des jeunes.

«Même si les conseillers d’orientation sont souvent encore submergés de tâches administratives, je me réjouis du mouvement de renouveau et des belles initiatives dont je suis témoin depuis quelques années», conclut Laurent Matte.

Outils intéressants

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