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Formations en développement durable: de plus en plus de choix

Les formations postsecondaires axées sur le développement durable (DD) ne datent pas d’hier. En fait, c’est le nom qui a changé. «Le mot comme tel est assez récent, mais il y a des programmes de gestion en responsabilité sociale des entreprises où sont abordés les trois piliers du développement durable [l’impact social, environnemental et économique] depuis assez longtemps», avance Marie-France Tur­cotte, titulaire adjointe à la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’UQAM.

Responsabilité sociale

«Avec mes étudiants, je démystifie toujours les concepts de la responsabilité sociale et du développement durable. En pratique, il y a presque synonymie. Une personne qui s’occupe de la responsabilité sociale dans une entreprise et une autre, du développement durable, font probablement la même chose», poursuit la professeure du départe­ment de Stratégie, responsabilité sociale et environnementale.

La maîtrise en sciences de l’environnement de l’UQAM existe depuis 35 ans et on y aborde le thème de la responsabilité sociale. Selon Mme Turcotte, l’approche initiale de ce genre de formation était principalement axée sur les sciences de la terre, mais depuis plusieurs années, l’approche du développement durable est mise de l’avant. «On a des professeurs qui proviennent de différents domaines d’études comme les sciences de la nature, sociales, économiques, politiques, la gestion, etc.»

Comme les universités veulent incorporer le con­cept dans leurs program­mes, il en existe aujour­d’hui deux types qui l’intègrent. En effet, certains programmes sont spécialisés (maîtrise en gestion durable, maîtrise en sciences administratives, option stratégies, et responsabilités sociales et environnementales) et d’autres comportent seulement un ou quelques cours qui touchent le DD.

L’unicité de Saint-Félicien

Unique au Québec, le cégep de Saint-Félicien, au Sague­nay-Lac-Saint-Jean, offre un programme intitulé Techni­ques du milieu naturel qui propose quatre voies de spécialisation: aménagement de la ressource forestière, aménagement de la faune, aménagement et interprétation du patrimoine naturel et protection de l’environnement. Le programme existe depuis 1972, mais a été révisé pour intégrer le DD en 2002.

Au Québec, bien qu’il existe des cégeps qui proposent des cours incorporant des notions de DD, au cégep de Saint-Félicien, le côté pragmatique est mis de l’avant. «La façon idéale qu’on a trouvée pour faire assimiler le concept à nos étudiants, c’est de leur permettre de bâtir des projets qui s’étendent sur plusieurs  sessions. Ils doivent par exemple chercher des modes de financement, suivre une grille d’évaluation et  y intégrer absolument les dimensions sociale, économique et environnementale du DD», expose André Du Tremblay, coordonateur du département de Techniques en milieu naturel.

Selon M. Du Tremblay, il y a une moyenne de 50 à 60 finissants par année depuis 3 ans et le taux de placement varie de 80 à 100 % selon la spécialisation. Les nouveaux travailleurs sont appelés à travailler en foresterie ou dans des corporations municipales, à gérer des territoires fauniques ou des pourvoiries, à augmenter des populations animales, à concevoir des plans de vulgarisation pour des parcs, voire à créer des parcs, et plus encore.

Qui s’intéresse aux formations en DD? «Ce sont souvent des personnes qui veulent changer les choses et qui s’intéressent au changement organisationnel. Elles sont à la recherche d’un moyen de repenser la façon de faire dans les entreprises et les organisations»,  raconte Mme Turcotte.

Un témoignage

Le développement durable, Patricia Martin, chargée de projet au Centre québécois de développement durable à Alma, connaît bien. Détentrice d’un baccalauréat en administration, elle a axé ses travaux de maîtrise en études d’intervention générale précisément sur ce sujet. Métro l’a rencontrée.

Pour plusieurs personnes, l’environnement ou l’écologie et le développement durable (DD) sont du pareil au même. Pouvez-vous démystifier tout cela?
Lorsqu’il est question de DD, les gens pensent tout de suite au recyclage et à l’environnement, mais dans le fond, le concept est d’abord centré sur l’homme. L’environnement constitue le contexte dans lequel on a à se développer, et l’économie est un outil qu’on utilise pour se développer. La véritable finalité du DD, c’est l’amélioration des conditions de vie des populations actuelles et futures. C’est un processus d’amélioration continu.

Mais les gens savent de plus en plus de quoi il s’agit…

Le contexte d’intervention en DD a beaucoup changé au cours des deux dernières années. Ça s’est beaucoup démocratisé. Aujourd’hui, on en parle de plus en plus dans les médias et, surtout, il y a la Loi sur le DD au Québec, adoptée en avril 2006.

En quoi consiste votre emploi exactement?

En général, un client nous consulte pour avoir les outils afin de planifier un cheminement en développement durable dans son entreprise. Je dois donner de la formation, développer des outils et un plan d’action, puis mettre tout cela en Å“uvre. Je travaille donc de concert avec le client pour identifier ses besoins et la démarche de développement durable qu’il souhaite entreprendre. Je réalise avec lui toutes les étapes de la démarche. Je dois rendre le client capable de se prendre en main pour ne pas qu’il ait besoin de nous éternellement.

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