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Phytotechnologies et la stabilisation des berges

Protéger les berges à Lachine
Les berges de Lachine à la hauteur de la 34e Avenue. Photo: Éric Martel

Les phytotechnologies se résument à l’utilisation de plantes vivantes pour résoudre des problèmes environnementaux. Elles sont utilisées pour la protection des milieux naturels et la lutte contre l’érosion des berges menacées par le réchauffement climatique. La Ville de Montréal a déposé un avis de projet utilisant ces méthodes pour la protection des berges du lac Saint-Louis au port de plaisance et au parc René-Lévesque de Lachine.

Construits sur le lit du lac Saint-Louis au 19e siècle, le parc René-Lévesque et le nouveau parc riverain de Lachine sont composés entièrement d’ouvrages d’ingénierie effectués par l’homme. Les propriétés structurales du remblai sont loin d’être idéales pour résister à l’érosion du temps, explique le Service des grands parcs de la Ville de Montréal.

«Les particules du sol ont peu de cohésion et sont facilement lessivées par les crues, les précipitations, les vagues et la glace», poursuit le porte-parole de la Ville.

Par les phytotechnologies, on entend l’utilisation de végétaux ou de matériaux organiques sur le site. Les racines des végétaux apportent un support structural au sol et diffusent l’énergie des vagues et du courant.

«Il est probable que des méthodes plus traditionnelles soient requises là où les forces érosives sont plus importantes», rapporte le Service des grands parcs. C’est plus de 5 km de berges qui sont à restaurer. Avec son plan, Montréal cherche à utiliser une combinaison de solutions hybrides et adaptées à la complexité du territoire. Par exemple, un des facteurs à considérer dans le choix des techniques qui seront adoptées est la préservation d’éléments historiques liés au passé industriel de l’arrondissement indissociable de l’histoire du Canal Lachine.

Utilisations variées

Les phytotechnologies peuvent répondre à une grande diversité de problèmes environnementaux. Elles peuvent être utilisées pour épurer l’eau, l’air, le sol, contrôler le ruissellement, séquestrer les gaz à effet de serre, et même réduire la chaleur et la vitesse des vents, selon la Société québécoise de phytotechnologie.

«L’une des particularités intéressantes des phytotechnologies est qu’elles deviennent plus efficaces avec le temps», explique la présidente du conseil d’administration, Chloé Frédette. En effet, la croissance des plantes vivantes bonifie l’utilité de ces systèmes naturels.

Les phytotechnologies incluent les marais filtrants, les toitures et murs végétalisés, les barrières sonores végétales, ainsi que les arbres de rue. À titre d’exemple, la Société de transport de Montréal (STM) compte ajouter des toits verts à une dizaine de leurs bâtiments au cours des prochains mois afin de combattre les îlots de chaleurs.

Les phytotechnologies se distinguent des simples espaces verts par une approche scientifique et rigoureuse afin d’atteindre des objectifs précis.

«Il s’agit d’un processus amélioré de mettre des plantes. Selon l’installation, nous allons travailler le sol, calculer la capacité filtrante du site et les plantes utilisées seront sélectionnées en fonction des besoins», ajoute Mme Frédette. Fondée en 2008, la Société québécoise de phytotechnologie est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de vulgariser l’utilité et le fonctionnement de ces systèmes naturels pour résoudre des problèmes environnementaux.

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