Rapport du GIEC: des réactions sans équivoque
Les réactions fusent à la suite de la publication du second volet du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié lundi. En se concentrant sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, ce rapport présente à différents niveaux les dommages créés par les bouleversements climatiques. L’ampleur des risques prévus représente une menace réelle, que ce soit à l’égard des communautés les plus vulnérables, des écosystèmes ou des générations futures.
Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin, tire la sonnette d’alarme auprès des gouvernements. «Ils doivent assurer une élimination rapide de l’usage des combustibles fossiles et proposer une action climatique beaucoup plus ambitieuse et respectueuse des exigences de la science», déclare-t-il.
En Amérique du Nord, Greenpeace souligne notamment des enjeux de santé mentale en lien avec le climat, un risque de dégradation des écosystèmes marins, côtiers et terrestres ou encore pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dès lors, la priorité doit être accordée au climat et à la biodiversité.
L’analyste des politiques climatiques à Équiterre, Émile Boisseau-Bouvier, souligne néanmoins que «les pires scénarios évoqués par le GIEC sont tout à fait évitables si on arrête les demi-mesures, qu’on écoute la science et qu’on agit pour mettre rapidement fin à notre dépendance aux énergies fossiles». Le troisième volet du rapport, qui sera publié au mois d’avril 2022, se concentrera quant à lui sur les façons permettant d’atténuer les bouleversements climatiques.
Développement inclusif
Alors que les aléas climatiques augmentent, le GIEC a observé dans son rapport que la mortalité liée aux intempéries est 15 fois plus élevée dans les zones vulnérables depuis les dix dernières années. Devant des inégalités croissantes, c’est donc sans tarder que des choix en faveur d’un développement inclusif doivent être effectués.
«Les droits et les besoins des personnes les plus vulnérables doivent être placés au cœur et au centre de l’action climatique», affirme la conseillère politique principale de Greenpeace Nordic, Kaisa Kosonen.
Il est évident que la réalité des pays du Nord diverge de celle des pays du Sud, mais il n’en demeure pas moins que les risques climatiques n’épargnent aucun territoire. Les feux de forêt ont par exemple ravagé plusieurs provinces canadiennes en 2021 du fait des périodes de sécheresse et de fortes chaleurs.
En tant que pays privilégié, le Canada a par ailleurs un rôle crucial à jouer puisque ses émissions par habitant sont parmi les plus élevées au monde, comme le souligne la Fondation David Suzuki. Sur ce point, Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale et chargé de cours à l’Université de Montréal, est ferme.
«La réduction drastique des émissions par tous les gouvernements est urgente afin de nous protéger des terribles conséquences sur la santé et d’éviter des pertes irréversibles de la biodiversité», conclut-il.