«Caller malade» pour le Jour de la Terre? L’idée est lancée
Et si tout le monde «callait» malade pour le Jour de la Terre 2022? Ça nous ferait du bien… et à la planète aussi, soulignent les organisateurs de l’événement.
C’est sous le thème de l’écoanxiété que l’organisme Jour de la Terre a lancé aujourd’hui sa campagne 2022 en présence de la comédienne et porte-parole de la campagne Édith Cochrane.
«Notre organisme a décidé cette année de se pencher sur un sujet qui touche de plus en plus de personnes qui sont soucieuses de notre planète. De récents sondages nous montrent que 45% de la population canadienne vit avec de l’écoanxiété. On aimerait soulager l’écoanxiété et on peut le faire quand on s’assemble et qu’on se mobilise dans l’action», a déclaré la directrice générale de Jour de la Terre Canada, Valérie Mallamo.
Face à ces statistiques alarmantes et au dernier rapport du GIEC, qui nous appelle à nous mobiliser dans les trois années à venir, Valérie Mallamo invite les écoanxieux à une prise de conscience collective en «se déclarant malades» le 22 avril prochain. Cela permettrait de prendre un temps pour soi, et pour la planète.
Avec cette campagne, l’organisme souhaite donner de l’espoir en montrant qu’il est possible de soulager cette écoanxiété par la mobilisation et le rassemblement de la population.
«À travers cette pandémie et ce qui se passe en Ukraine, c’est très facile de devenir anxieux. Si vous avez des enfants et des petits-enfants, vous savez qu’ils sont très inquiets pour l’avenir de notre planète. C’est pourquoi Jour de la Terre Canada a choisi de parler ouvertement de l’écoanxiété», a déclaré le président du conseil d’administration de Jour de la Terre Canada et ex-chef du Nouveau Parti démocratique (NDP), Thomas Mulcair.
M. Mulcair a aussi déploré le fait que le gouvernement fédéral continue d’approuver de nouveaux projets pétroliers offshore alors que le nouveau rapport du GIEC vient d’être publié.
La porte-parole de la campagne, Édith Cochrane, invite aussi la population à «caller malade» pour le Jour de la Terre sur le site internet Guérissons Ensemble et à s’inscrire à des activités qui y sont proposées. Elle-même a avoué être aux prises avec l’écoanxiété.
«Pour vaincre ça, j’essaie d’être dans l’action. Et j’ai mesuré à quel point ça fonctionne de transformer son sentiment d’impuissance en éco-espoir», a-t-elle déclaré.
Près d’un jeune sur deux souffre d’écoanxiété
La cofondatrice et directrice générale d’Éco-motion, Isabelle Béliveau, a souligné l’importance de parler d’écoanxiété alors que les changements environnementaux et la santé mentale et physique sont de plus en plus interreliés. Elle a mentionné une étude datant de l’automne dernier qui dresse un constat alarmant des conséquences de la crise climatique sur la santé mentale de la population.
Selon l’étude, près d’un jeune sur deux présente des symptômes d’écoanxiété au Québec. Isabelle Béliveau déplore l’absence de l’écoanxiété dans le débat public alors que ses symptômes peuvent, dans certains cas, affecter la capacité à travailler et à étudier. Ils ont aussi un impact sur les relations interpersonnelles.
«J’aimerais qu’on prenne conscience qu’on se donne beaucoup pour que les systèmes fonctionnent et que c’est ça qui nous rend malades ou écoanxieux, dit-elle. Le 22 avril, je nous invite à prendre la journée pour nous et pour faire une activité qui va faire du bien à notre communauté, mais aussi à notre planète.»
La campagne du Jour de la Terre se déroulera pendant plus d’une dizaine de jours pour se terminer le 22 avril, au moment du Jour de la Terre comme tel. Plusieurs conférences et ateliers sur l’environnement, mais aussi sur la gestion de l’écoanxiété, seront proposés jusqu’à la fin de la campagne. Les écoles, municipalités, entreprises et citoyens qui le souhaitent peuvent aussi soumettre des activités qu’ils organisent dans le cadre du Jour de la Terre.