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S’attacher à l’art du «bondage»

Photo: Collaboration spéciale

La pratique du «bondage» a piqué l’intérêt du public, en grande partie grâce à la popularité mondiale fulgurante de la série de livres coquins «Cinquante nuances de Grey». Un expert de l’art du shibari (l’art du bondage japonais) explique pourquoi nous devrions nous soumettre à cette activité.

De nos jours, les gens ont de plus en plus les mains attachées, et nous ne parlons pas d’obligations personnelles, oh non, mais bien de «bondage»! Les gens sexuellement actifs et ouverts se mêlent (et s’emmêlent!) dans le BDSM (acronyme qui veut dire bondage et discipline, dominance et soumission, sadisme et masochisme). Bruce Esinem, un expert londonien du shibari explique cet engouement et pourquoi plusieurs veulenet à tout prix être initiés.

Des livres comme «Cinquante nuances de Grey» stimulent-ils les gens à être plus aventureux?
Je pense que ça a titillé un intérêt certain. C’est bon pour les affaires, parce que le BDSM est sorti de l’ombre. Les mentalités changent, un peu comme il y a quelques décennies, quand l’homosexualité était taboue et que beaucoup de stéréotypes erronés circulaient.

Quelles sont ces conceptions fausses à propos du BDSM?
Ces pratiques étaient considérées comme un «freak show». Les médias étalaient les excentricités les plus absurdes avec les gens les moins attrayants. Je pense que quand on fait mention de certaines de ces pratiques sexuelles, les gens pensent immédiatement à des fouets, des chaînes et des masques de cuir. Ils auront l’image de la secrétaire attachée à sa chaise de bureau ou de la fille d’à côté ligotée dans une chambre d’hôtel moche. Quand il y a un fait divers qui implique un acte criminel sadique, on y appose l’étiquette BDSM. Ce qui est ridicule, parce que l’essence même du BDSM est le consentement. C’est comme si on comparaît le viol avec la relation sexuelle consentie.

Quels sont les dangers du shibari?
Il y a certaines choses stupides que les gens peuvent faire. Attacher les gens et les laisser seuls, c’est comparable à utiliser un séchoir sous la douche. Un des dangers de laisser les gens seuls dans une position contraignante est l’asphyxie positionnelle. Quand les muscles nécessaires à la respiration se fatiguent, ils peuvent cesser de bien fonctionner.

Quelle est la technique la plus extrême du shibari?
Quelques positions suspendues avec des cordes peuvent être très intenses et peu confortables. Les gens vont plus loin que la barrière de la douleur et, comme c’est le cas au cours de nombreuses activités physiques, ils vivent un sentiment d’euphorie alors que le corps relâche de l’endorphine. Les adeptes ne font pas ça parce qu’ils sont fous, mais bien parce qu’ils savourent l’expérience. Les attraits sont divers. Ça peut être l’étreinte et la sensation sensuelle de la corde qui frotte la peau et qui glisse sur les zones érogènes. Comme toute forme de douleur ou de stress, ça relâche de l’endorphine.

Le plaisir, la douleur… Pour quelles autres raisons les gens se mettent-ils au «bondage»?
Certaines personnes le font pour des raisons artistiques. De plus en plus, le shibari prend part aux performances artistiques et est présenté dans des séances de photos de mode. J’ai récemment travaillé avec William Baker, le styliste de Kylie Minogue, avec Tom Ford pour sa collection de printemps et les photographes Mert et Marcus ont créé une page double pour le magazine Love.

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