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Une virée trépidante sous terre en Outaouais

Dans les sous-sol du Québec
Dans les sous-sol du Québec, c'est calme, trop calme même. Photo: Sarah-Émilie Nault

On connaît Arbraska pour ses sentiers de randonnées, ses ponts suspendus et ses circuits de tyroliennes, mais à celui de Val-des-Monts, en Outaouais, on va plus creux. Pas plus creux dans le bois, mais sous terre! Arbraska Laflèche propose de parcourir l’une des plus anciennes cavernes aménagées à des fins touristiques au Canada avec pour seule lumière celle de son casque.    

Coupés du monde 

Excités et légèrement nerveux, nous nous assurons que les lampes frontales fixées à nos casques fonctionnent bel et bien. C’est que l’amoureux et moi sommes les deux derniers explorateurs de notre groupe d’une dizaine de personnes; c’est donc nous qui allons clore cette marche souterraine. 

Au moment où nous refermons les deux portes de fer scellant l’entrée de la caverne, nous prenons conscience que nous sommes absolument coupés du monde. Le bruit sourd de la lourde porte, la noirceur qui s’installe aussitôt, la température chutant radicalement (il fait 28 dehors et environ 5 degrés à l’intérieur), l’humidité qui s’infiltre à travers nos vêtements: tout cela fait naître une petite angoisse faisant partie du plaisir de tenter ce genre d’expérience.  

Ce léger inconfort s’envole rapidement grâce aux bons mots de notre guide, au calme régnant dans la caverne et à notre petite voix intérieure nous murmurant que tout ira bien.  

Félix, notre guide de 17 ans, aime son « lieu de travail » et ça se sent. Il nous raconte l’histoire de cette caverne découverte en 1865 par le trappeur Joseph-Charles Dubois alors que nous venons tout juste d’y entrer, permettant ainsi à tous de s’habituer doucement à ce nouvel environnement obscur.  

  • Une virée à la caverne Laflèche
  • Les couloirs étaient parfois très étroits
  • Une virée à la caverne Laflèche
  • Une virée à la caverne Laflèche
  • Une virée à la caverne Laflèche
  • Une virée à la caverne Laflèche
  • caverne grotte
  • Une virée à la caverne Laflèche
  • Caverne Laflèche

Nous visitons d’abord le réseau inférieur de la caverne. Autour de nous, les parois rocheuses suintent et luisent à la lueur de nos lanternes. Plus nous avançons, plus les couloirs rétrécissent, nous forçant fréquemment à baisser la tête et le haut du corps pour pouvoir avancer.  

Félix nous explique que l’eau – vieille de plusieurs mois – qui tombe du plafond provient de la montagne voisine et devient très claire après avoir été filtrée par les roches de la caverne. L’endroit est judicieusement appelé « la salle des pluies ». Difficile de ne pas avoir une petite pensée pour les premiers spéléologues qui exploraient jadis les cavernes à la simple lueur d’une bougie à la flamme vacillante! 

MONTER sous terre  

Après avoir observé un petit lac au bout d’un étroit tunnel – la caverne Laflèche est l’une des rares à posséder un puits intérieur au Québec – nous apprenons que nous devons emprunter un escalier rudimentaire et bien abrupt pour accéder au réseau supérieur. 

C’est là, sur cet escalier en acier semblant monter à l’infini, qu’on ressent la plus grande poussée d’adrénaline, surtout si on a le vertige. Si on bénit la noirceur qui nous empêche de voir le vide sous nos pieds, notre corps sait très bien ce qui se cache en dessous : le vide. « Être sous terre et souffrir de vertige », ironisons-nous intérieurement en serrant fermement les rampes glacées pendant les quelques minutes que dure l’ascension.    

Dans la petite « salle d’attente » au plafond bien bas située au haut de l’escalier, nous nous assoyons sur des roches pour écouter Félix. « Ici, on est vraiment déconnectés du monde extérieur, lance-t-il. On est vraiment dans le sous-sol de la montagne, mais au plus haut de la caverne. Par contre, il est impossible pour les géologues de savoir à quelle profondeur on se trouve exactement. » Ça ajoute au mystère de l’endroit.  

Il nous fait éteindre nos lampes frontales afin de nous faire vivre cinq minutes dans la noirceur totale. Le fait de passer sa main devant ses yeux et de ne pas même en deviner le contour peut donner des frissons! Nous expérimentons aussi le silence total pendant quelques secondes. Encore ici, il faut se rassurer soi-même et s’estimer heureux de savoir que dans quelques minutes, la lumière et les bruits de la nature reviendront.  

Plus loin, nous sommes quatre à nous porter volontaires pour pénétrer dans un tunnel beaucoup plus étroit. Nous atteignons le bout rapidement, mais à quatre pattes, puis parvenons à nous retourner pour en ressortir plus sales et légèrement plus fiers que nos comparses.  

Puis, Félix nous guide vers la sortie naturelle de la caverne. Son plafond bien brillant est la dernière image, presque magique, que nous aurons de notre trop brève et trépidante visite.


La caverne Laflèche se visite été comme hiver 

La caverne Laflèche est une caverne de classe 2. Sa visite nécessite un casque, une lampe frontale et des vêtements appropriés. Le parcours est modérément difficile, comme il y a peu d’obstacles. (*selon les Cavernes du Québec, guide de spéléologie publié aux éditions Michel Quintin)

  • Tournée découverte : 26$ adulte24$ enfant de 8 à 13 ans20$ enfant de 5 à 7 ans
  • Quoi porter? En été : des vêtements chauds et longs, un manteau imperméable, des chaussures fermées et, idéalement, des gants. En hiver : des vêtements et des bottes d’hiver.
  • Le programme « Explorateur » offre une exploration dans les tunnels les plus étroits de la caverne. Les visiteurs les plus téméraires peuvent aussi y passer la nuit.  

Quelques autres cavernes bien accessibles à visiter ailleurs au Québec : 
La caverne de Saint-Léonard à Montréal, la grotte le Trou du Diable à Saint-Casimir, la grotte de Saint-Elzéar dans la baie des Chaleurs, la caverne Lusk dans le parc de la Gatineau, la caverne Trou de la Fée à Desbiens au Lac-Saint-Jean, le Trou des perdus à Témiscouata et Spéos de la fée à La Rédemption près de Rimouski.  

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