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La deuxième vie des uniformes de pompiers

Firebag Montréal récupère des vieux uniformes de pompier qui auraient pu se retrouver à la décharge. Elle les transforme en sacs de voyage, sacs à dos et en porte-documents et leur donne de la valeur. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Installée dans le voisinage de la caserne de pompier 35, à Ahuntsic, l’entreprise Firebag Montréal fabrique des sacs de voyage, des porte-documents et des portefeuilles de différents modèles en recyclant d’anciens uniformes de pompier. Une démarche d’affaire qui allie gestion écoresponsable, économie durable et responsabilité sociale.

La compagnie a été lancée modestement en 2017 par deux pompiers, Mathieu Larouche-Fortin et Alexandre Vadeboncœur. «Un des fondateurs a observé qu’il n’existait pas de système de recyclage des uniformes de pompier ni au Québec ni au Canada, alors que c’est quelque chose qui est très répandu aux États-Unis», indique Andrea Cloutier, gérante de l’entreprise.

Firebag Montréal récupère des vieux uniformes de pompier qui auraient pu se retrouver à la décharge. Elle les transforme en sacs de voyage, sacs à dos et en porte-documents et leur donne de la valeur. Photo : Firebag Montréal.

Un bunker, le manteau porté par un pompier pour combattre les incendies, a une durée de vie utile de dix ans. Ensuite, il doit être détruit. «Pour les pompiers, c’est aussi de l’entreposage. Les vieux équipements occupent parfois de grands espaces dans les casernes», note Mme Cloutier.

Actuellement, Firebag Montréal a pris des ententes avec une quarantaine de municipalités au Québec pour récupérer leurs anciens uniformes. L’entreprise dispose de trois entrepôts autour de Montréal et a recruté six employés dans son atelier à Ahuntsic. D’autres travailleurs autonomes sont appelés à la demande.

À toute épreuve
Il faut savoir que la couche extérieure d’un habit de pompier est fabriquée en Kevlar. Elle est imperméable, elle résiste aux très hautes températures et aux produits chimiques. Elle est aussi presque indestructible mécaniquement. Les sacs de Firebag Montréal possèdent les mêmes caractéristiques.

«Ce sont des matières hyper solides et il nous faut aiguiser nos ciseaux très souvent pour les couper et on utilise du gros fil pour coudre les morceaux», souligne Mme Cloutier.

Les couleurs et les formes changent aussi avec le temps ce qui permet de créer des sacs avec des allures diversifiées. «Il y a des modes pour les bunkers comme pour la haute couture, assure Mme Cloutier. Nous en avons récupérés qui datent des années 1930 ou 1940.»

«Il faut dire que chaque sac est fait à partir d’un seul uniforme, prévient Lise, gérante de production. On ne coupe pas des pièces sur différents uniformes pour faire un seul sac.»

Pour couronner leur démarche, les propriétaires de Firebag Montréal ont décidé d’ajouter une valeur sociale à leur travail. «Sur chaque sac vendu, un don est remis à la fondation des grands brûlés, avertis Mme Cloutier. L’idée est immense et on essaye surtout de trouver des façons pour la populariser.»

Pour le moment l’entreprise ne possède pas de magasin. Les produits sont disponibles en ligne ou confectionnés à la commande, sur mesure.

 

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