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Des sous-verres pour appeler à la prudence

Les nouveaux sous-verres rappellent des gestes simples qui sauvent une soirée quand ils ne sauvent pas de l’argent ou des vies. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

«Apporte seulement l’essentiel», «texte-moi quand tu rentres», «le consentement c’est sexy», ce sont les messages de la nouvelle série de trois sous-verres distribués dans les bars cet été à Ahuntsic. Ils s’adressent à tout le monde, sans distinction de sexe.

Après la série des sous-verres diffusés en 2016 destinée uniquement aux jeunes femmes, les nouveaux sous-verres sont faits pour appeler les gestes de prudences lors des sorties dans les bars à tout le monde.

Ils attirent l’attention des usagers dans un langage commun, non moralisateur. «Avec ces nouveaux sous-verres, nous souhaitons faire réfléchir les gens et les amener à discuter de la sécurité lors de leurs sorties», a indiqué Danielle Hebert, de Tandem Ahuntsic-Cartierville.

Ces sous-verres sont estampillés du logo du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). «Ils ont été approuvés par le service des communications», souligne Mme Hébert. Ils rappellent des gestes simples qui permettent d’éviter des déconvenues alors que les gens sortent faire la fête

«Ce n’est pas un automatisme de texter après une sortie, de ne porter sur soi que l’essentiel, de rappeler que faute de consentement on tombe dans le délit», relève Georges Manoli, agent sociocommunautaire au Poste de quartier (PDQ) 27 à Ahuntsic.

Si l’expérience est renouvelée, cela signifie qu’elle demeure pertinente, toutefois, il est difficile d’en faire une évaluation. «La prévention est difficilement mesurable, cela peut réduire le nombre de plaintes ou des déclarations, comme cela peut avoir l’effet contraire. Plus on en parle, plus on va entendre les gens en parler», observe Danny Diotte, commandant du PDQ 27.

Le premier bar à recevoir ses sous-verres est le Gin Pub sur la rue Fleury en attendant que l’opération s’étende à d’autres établissements.

Hommage à Danielle Hébert

Danielle Hébert. Photo : Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Entrée en 1994 chez Prévention du crime Ahuntsic-Cartierville qui administre Tandem, le programme montréalais en sécurité urbaine, Danielle Hébert est devenue la mémoire de cet organisme très sollicité par les citoyens.

«Je suis arrivée à Tandem à un moment précieux, se souvient Mme Hébert. J’étais une mère monoparentale et j’avais deux jeunes adolescents.» Depuis, elle a observé comment les menaces et les moyens de les contrer ont évolué.

«À l’époque on apprenait à peine à utiliser les ordinateurs, aujourd’hui on parle de protéger son téléphone, ses compotes sur les médias sociaux, de prévenir la fraude, relève-t-elle. Les nouvelles technologies ont créé de nouvelles vulnérabilités et nous devons les suivre.»

Au long de sa carrière, peu d’événements sont venus perturber la quiétude du quartier, reconnaît-elle. Toutefois, le meurtre de l’agente Odette Pinard au PDQ 10 à Cartierville a laissé des traces.

Le 27 novembre 1995, la policière était derrière le comptoir du poste de police. Il était 16h quand l’assassin est entré, lui a tiré une balle dans la tête et est reparti. On ne l’a jamais trouvé.

«C’était un choc dans le quartier, confie Mme Hebert. On recevait beaucoup d’appels ou de visites au bureau. Il fallait rassurer les gens.»

De ses 25 ans, Mme Hébert convient aussi qu’elle a toujours connu une belle collaboration au sein de Tandem et au chez les autres organismes d’Ahuntsic-Cartierville avec qui elle collabore.

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