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Une pharmacienne de Lachine remporte un prix

La pharmacie de Kira Azar est située au 1198, rue Notre-Dame. Photo: Alexandre Sauro

Kira Azar, une pharmacienne propriétaire de Lachine, a été honorée par l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) lors de la remise des prix d’excellence en pharmacie communautaire. Mme Azar, qui a acquis la pharmacie sur la rue Notre-Dame en mars 2020, au tout début de la crise sanitaire, a reçu le prix de la Pharmacienne propriétaire de la relève pour son excellence et sa contribution à la profession. Originaire du Liban, Mme Azar est arrivée au Québec à l’âge de 14 ans pour fuir le conflit civil sévissant dans sa terre natale.

Qu’est-ce qui vous a attiré à Lachine pour ouvrir votre première pharmacie?

À la base, j’étais pharmacienne remplaçante un peu partout au Québec. J’ai exploré toute la province, de la Côte-Nord au Lac-Saint-Jean. J’ai eu plusieurs opportunités de m’installer ailleurs, mais je voulais vraiment être à Montréal, et c’est à Lachine que j’ai trouvé. J’ai attendu très longtemps, mais c’est de loin la meilleure chance que j’ai eue et que j’ai prise.

Je ne connaissais pas beaucoup Lachine en particulier, mais j’ai rapidement développé une bonne relation avec la communauté.

Qu’est-ce que ce prix et le fait d’être honorée par vos pairs représentent à vos yeux?

Ça représente beaucoup pour moi. Premièrement, c’est une reconnaissance du travail que j’ai fait et de tous les apprentissages que j’ai dû faire depuis le début. Ça fait chaud au cœur et c’est sûr que ça me fait un très grand plaisir de recevoir ce prix.

Mme Azar, le trophée de la Pharmacienne propriétaire de la relève à la main.

Vous avez ouvert la pharmacie au début de la pandémie. Comment est-ce que ça s’est déroulé dans ce contexte?

Je dois avouer que, comme tout le monde, je ne m’y attendais pas du tout. J’avais acquis la pharmacie quelques semaines avant seulement. Déjà, j’avais beaucoup de choses à apprendre, ç’a apporté son lot de complications et de choses additionnelles à gérer. J’ai eu aussi quelques difficultés avec le personnel. En tant que propriétaire, j’ai dû apprendre, par exemple, à vendre des billets de loterie, alors que je n’y connaissais absolument rien.

Le plus bizarre a été d’être la nouvelle pharmacienne du quartier et de parler aux clients seulement par téléphone en raison des mesures sanitaires. J’ai finalement réellement découvert tous ces gens des mois plus tard, une fois que c’était plus sécuritaire de venir en magasin.

Maintenant, je connais très bien leurs noms et leurs dossiers par cœur.

Dans le contexte actuel du système de santé, il faut se rappeler que les pharmaciens ont une relation de proximité avec la population et que nous sommes très accessibles. Je crois que notre rôle est primordial.

Kira Azar, pharmacienne propriétaire

Quels services avez-vous ajoutés en pharmacie en comparaison avec vos prédécesseurs?

Non seulement on a offert quelques milliers de doses du vaccin contre la COVID-19, mais on a également commencé à offrir le vaccin contre la grippe. On a également commencé à faire des prélèvements sanguins, lesquels étaient très demandés par la clientèle. Les rendez-vous pour ce service sont complets chaque semaine.

De plus, j’ai collaboré avec un médecin pour obtenir une ordonnance collective pour soigner les infections urinaires chez la femme. Aussi, on offre maintenant les tests rapides de dépistage du virus de la COVID-19. Finalement, j’ai ajouté la possibilité pour les clients de renouveler leur prescription de médicaments directement en ligne.

Pourquoi avoir choisi un métier dans le domaine de la santé et qui vous amène aujourd’hui à travailler dans le milieu communautaire?

Au départ, j’aime vraiment aider les gens. Je viens aussi d’une famille où ma mère est également pharmacienne et a sa pharmacie au Liban. Je ne suis pas nécessairement devenue pharmacienne parce que ma mère l’était, mais mon frère et moi avions de bonnes notes et nous sommes dans le domaine de la santé. Mon frère est un chercheur à Boston.

Pourquoi avoir choisi le Québec?

Mes parents nous ont envoyés à l’adolescence, moi et mon frère, au Canada parce que la situation dans notre pays était très mauvaise et est encore pire aujourd’hui. Mes parents sont venus aussi au Québec, mais ont préféré retourner chez eux malgré le conflit. C’est leur maison. Ils vont peut-être revenir un jour.

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