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Des briseurs de grève chez Rolls-Royce, selon le syndicat

Photo: Catherine Lefebvre, Gracieuseté CSN

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada affilié à la CSN dénonce que l’entreprise ait recours à des travailleurs pour effectuer leurs tâches alors qu’un lock-out est en cours depuis le 15 mars dernier.

Le 6 avril dernier, Rolls-Royce a avoué avoir eu recours à deux personnes pour effectuer le travail des travailleuses et travailleurs devant le Tribunal administratif du travail (TAT). L’entreprise s’est alors engagée à ne plus avoir recours à ces deux personnes qui occupent normalement des rôles de superviseur et d’ingénieur. 

Or, quatre autres travailleurs, des salariés opérateurs de machines fixes compris dans l’unité de négociation touchée par la grève, sont aussi dans la mire du syndicat. Devant le TAT, Rolls-Royce soutient toutefois que ces travailleurs occupent des fonctions qui «constituent essentiellement des moyens nécessaires pour éviter la destruction ou la détérioration grave de ses biens». 

L’entreprise explique que les systèmes sur lesquels travaillent les quatre opérateurs «ne peuvent être simplement fermés durant le conflit, puisqu’ils servent à conserver l’état des lieux, sans égards à toute production». En revanche, le syndicat estime que «l’employeur n’a pas démontré l’existence de danger imminent ou appréhendé» advenant l’absence des travailleurs en question.

Les deux parties seront de retour devant le tribunal le 10 mai prochain afin de faire le point sur la situation de ces quatre opérateurs. 

Négociations toujours en cours 

Quant au conflit, une nouvelle séance de négociations aura lieu entre les parties jeudi. Le syndicat affirme que ces séances sont «ardues» puisque «[l’employeur] veut mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées et propose un gel des salaires pour les années 2020 et 2021». 

«Rolls-Royce Canada n’est rien sans nous, les travailleuses et les travailleurs. Notre travail est reconnu comme d’une qualité exceptionnelle dans toute l’industrie. On exige le respect de notre employeur. Rolls-Royce Canada a le devoir de négocier avec nous, pour vrai, une entente qui sera satisfaisante pour tous nos membres. Aucun coup de force ne viendra à bout de notre détermination. C’est même le contraire qui se produit: chaque jour qui passe, nous sommes plus forts, plus unis», a déclaré par voie de communiqué le président du syndicat, Frédéric Labelle.

Rappelons que les 530 syndiqués de Rolls-Royce Canada, qui se spécialise dans l’entretien de moteurs d’avion, sont sans contrat de travail depuis mars 2020. Ils demandent une entente de cinq ans. 

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