Don historique de 159 M$ pour la recherche en science à l’UdeM
L’Université de Montréal (UdeM) a annoncé mardi avoir reçu un don historique de 159 M$ pour soutenir la recherche fondamentale sur les technologies de pointe.
Ce don provient de la Fondation Courtois, fondée par l’ancien avocat et administrateur montréalais Jacques Courtois. Il permettra notamment la création d’un nouvel institut à l’intersection des nouveaux matériaux, de la physique quantique et de l’intelligence artificielle.
«Le don que nous recevons aujourd’hui est une immense marque de confiance envers notre université, envers le génie et la passion de ses scientifiques, envers la qualité de sa relève», a affirmé le recteur de l’UdeM, Daniel Jutras, devant les invités réunis dans l’atrium du Complexe des sciences, au campus MIL d’Outremont.
Dans son discours, Jacques Courtois fils, l’un des administrateurs de l’organisme de bienfaisance créé par son père, a rappelé l’importance de soutenir la recherche fondamentale ainsi que le besoin d’assurer une souveraineté technologique canadienne.
«Pour moi, la justification la plus profonde sur le pourquoi [de ce don], c’est le savoir pour le savoir. Ensuite, il y a évidemment les retombées économiques, ce qui inclut le besoin d’améliorer la technologie pour solutionner les problèmes liés à l’environnement», a souligné M. Courtois.
Présent à l’événement, le ministre de l’Économie et de l’Innovation de la province a voulu saluer ce don historique. «Je souhaite que cette pratique encore trop peu répandue au Québec se propage et fasse des petits. Redonner à son alma mater est une contribution qu’on doit valoriser davantage et qu’on doit promouvoir», a indiqué Pierre Fitzgibbon.
Il s’agit de la contribution financière la plus importante jamais offerte à une université canadienne pour la recherche en sciences naturelles et le troisièmedon en importance accordé à une université canadienne tous domaines confondus.
Contribuer à la transition énergétique
Près de 60 M$ sur les 159 M$ de ce don historique seront placés dans des fonds de dotation, afin de soutenir la recherche des professeurs et des étudiants aux études supérieures du nouvel Institut Courtois.
«C’est le genre de don, de la manière qu’il est structuré, qu’on retrouve dans les [universités] Cambridge, Oxford ou Harvard. On a six chaires de recherche dotées [dont le budget de fonctionnement provient d’un fonds d’investissement] qui vont assurer la pérennité de l’institution», a expliqué le doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM, Frédéric Bouchard.
Cet argent devrait permettre aux chercheurs de faire des découvertes qui contribueront à la transition énergétique, comme: créer des batteries plus vertes, trouver des substituts aux minerais polluants, rendre fonctionnels des objets imprimés en 3D, contribuer au développement d’ordinateur quantique et robotiser nos procédés.
Parmi la dizaine de chercheurs associés à l’Institut Courtois figurent notamment Yoshua Bengio, sommité mondiale en intelligence artificielle, et Gilles Brassard, considéré comme l’un des pionniers de l’informatique quantique.
Bientôt une deuxième phase au campus MIL
La plus grande partie du don, soit 100 M$, servira à financer en partie l’agrandissement du Complexe des sciences, afin qu’y soient ajoutés les laboratoires de l’Institut Courtois, dans ce qui est la deuxième phase de construction du campus MIL de l’Université de Montréal.
Cette phase, dont l’investissement total est évalué à 257 M$, devrait aussi prévoir le déménagement du département d’informatique et de recherche opérationnelle et de celui de mathématique et de statistiques, où certains professeurs sont affiliés à l’Institut Courtois.
Ils viendront ainsi rejoindre les départements de biologie, de chimie, de géographie et de physique présents dans le campus d’Outremont depuis 2019. Le recteur de l’UdeM a estimé que la première pelletée de terre devrait avoir lieu en 2024.