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Un nouveau modèle de quartier d’affaires durable pour Montréal-Est

Les travaux de construction de la nouvelle rue qui desservira le parc d’affaires 40NetZéro dépendent de la construction d’un passage à niveau. La Ville est dans l’attente d’une estimation du CN à cet égard. Photo: Coralie Hodgson / Métro

La Ville de Montréal-Est est en train d’adopter un nouveau plan d’aménagement pour encadrer le développement du quartier d’affaires 40NetZéro et des terrains d’Esso situés au nord de l’autoroute 40. Une démarche qui donnerait, selon la Ville, le coup d’envoi pour redévelopper de façon durable sa zone industrielle et lui donner une nouvelle image.

Le plan d’aménagement encadrant le développement de ces sites met en place des normes «assez audacieuses» en matière de carboneutralité, affirme d’emblée Nicolas Dziasko, directeur de la gestion du territoire et de l’environnement à la Ville de Montréal-Est.

On veut envoyer le message qu’on est une Ville qui souhaite innover dans la philosophie de l’aménagement du territoire. On ne veut plus faire les choses comme avant.

Nicolas Dziasko, directeur de la gestion du territoire et de l’environnement à la Ville de Montréal-Est

Présentement adopté en second projet, le plan s’appliquera sur un terrain de 6 millions de pieds carrés situé entre le boulevard Henri-Bourassa et l’autoroute Métropolitaine. Le promoteur MET-HB et la Ville de Montréal-Est devraient y développer prochainement un quartier d’affaires écoénergétique, le 40NetZéro.

Le plan s’appliquera également au terrain adjacent de 5,8 millions de pieds carrés appartenant à Esso, qui a récemment été mis en vente par l’Impériale. Les futurs acheteurs du terrain auront cependant la responsabilité de le décontaminer avant de le développer.

«Les meilleures pratiques»

Le plan d’aménagement prône l’adoption de «meilleures pratiques en matière d’aménagement ainsi que dans les normes de construction des édifices», par exemple dans le choix des matériaux.

Il mise notamment sur le recours aux transports en commun et aux modes de déplacement «doux et actifs». À cet effet, une piste multifonctionnelle devrait être aménagée sur le site.

Des zones de plantation doivent aussi contribuer au drainage des eaux pluviales. « Le verdissement permet l’embellissement du territoire, la lutte contre les îlots de chaleur», tout en ayant une fonction d’ingénierie civile, soutient M. Dziasko.

Ces types d’aménagements ont aussi comme vocation de créer un environnement agréable pour les futurs travailleurs.

«On veut un parc d’affaires axé sur la logistique, mais aussi créer un microcosme au sein du développement […] On encourage que dans toutes les bâtisses, on puisse retrouver des cafétérias, des restaurants, des services», illustre M. Dziasko.

Mikael St-Pierre, coordonnateur au Centre d’écologie urbaine de Montréal, lève son chapeau à Montréal-Est pour l’adoption du plan, soulignant que peu de municipalités sont proactives quant au développement de leur territoire.

«C’est un jalon important dans la planification urbaine dans une perspective de transition écologique» de la Ville, croit-il.

La réglementation de type PIIA (plan d’implantation et d’intégration architecturale) donnera selon lui «plus de dents à la Ville» pour faire respecter sa vision de développement. Tout projet inclus dans ces zones doit d’ailleurs être approuvé par le comité consultatif d’urbanisme et le conseil municipal.

Abondant dans le même sens, la professeure-chercheure au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM Priscilla Ananian ajoute qu’en plus de s’adapter aux enjeux environnementaux, il est également important de s’adapter à l’évolution des habitudes des travailleurs, surtout en contexte de pénurie de main-d’oeuvre.

Les travailleurs rechercheraient entre autres des lieux de travail conviviaux, sécuritaires, avec des services de restauration à proximité et une accessibilité au site en transport en commun.

Une vision d’avenir

Si le plan est un pas important pour Montréal-Est, Nicolas Dziasko précise que la vision de développement des futurs parcs d’affaires des zones industrielles doit se faire en concertation, notamment avec le service de développement économique de l’agglomération.

Il précise cependant qu’il appartient à Montréal-Est «de déterminer et élaborer les outils réglementaires urbanistiques qui répondront à cette vision».

Faisant écho aux propos tenus par la mairesse Anne St-Laurent, M. Dziasko évoque par ailleurs le désir de la Ville d’attirer des zones d’innovation sur le territoire, et que soit créé un lieu de savoir sur le terrain d’Esso situé au sud de la rue Sherbrooke. Les activités de distribution et logistique seraient plutôt prévues dans la partie Esso Nord et sur le terrain du projet 40 Net Zéro.

Vers de réels écoparcs d’affaires

Si elle salue le plan, Mme Ananian croit que les écoparcs industriels doivent, par définition, prendre aussi en compte les questions d’économie circulaire et de mutualisation des ressources, par exemple «le partage de matières premières ou d’énergie, ou la mutualisation de stationnements» entre les industries.

Reconnaissant que la réglementation n’aborde pas ces aspects, M. Dziasko assure qu’il s’agira de la prochaine étape à laquelle s’attaquera la Ville, dans les «prochains mois, prochaines années».

Mme Ananian ajoute que les parcs industriels «nouvelle génération» devront aussi être articulés avec des connexions pour s’y rendre, «par exemple les pistes cyclables sécuritaires, le transport en commun.»

L’administration montréalestoise a d’ailleurs comme ambition de construire éventuellement des pistes cyclables reliant tous les parcs d’affaires, souligne pour sa part M. Dziasko.

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