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Désengorger les urgences en maîtrisant les maladies chroniques

La polyclinique Maisonneuve-Rosemont, où se trouve le CEMC. Photo: Ismaël Koné, Métro

« Ils sont là pour nous rassurer et nous faire comprendre c’est quoi notre maladie », confie Louis-Gilles Fauché, patient depuis deux ans au Centre d’expertise en maladies chroniques (CEMC) de la polyclinique Maisonneuve-Rosemont, qui accueille des personnes souffrant de maladies chroniques issues de l’est de l’île de Montréal, dont plusieurs sont orphelines de médecin de famille.

À l’échelle de la ville, chaque Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) propose des programmes similaires à la population montréalaise, et ce, depuis quelques années. Des programmes qui sont souvent méconnus.

Autonomiser les patients

L’énorme pression que la pandémie a entraînée sur les urgences ne s’est toujours pas résorbée. Selon les travailleurs de la santé, trop de personnes s’y rendent encore pour des problèmes mineurs qui pourraient être traités par d’autres professionnels de la santé.

Pour contrer cela, le CEMC propose un suivi d’un maximum de deux ans pour les patients atteints d’une maladie chronique. Au sein du Centre, plusieurs spécialistes de la santé prennent en charge les patients en fonction de leurs besoins et les sensibilisent à leur maladie. De cette manière, le Centre souhaite autonomiser les patients et réduire leurs recours aux services d’urgence.

« À travers cette meilleure compréhension de leur maladie, les patients savent comment agir et évitent considérablement d’appeler les urgences, explique le Dr Réal Barrette, directeur du CEMC. Nous sommes connectés aux besoins du patient et mettons en place un véritable suivi afin de leur apprendre où aller une fois qu’ils redeviendront autonomes », ajoute-t-il.

Apprendre à vivre avec la maladie

Catherine Desroches, kinésiologue au CEMC depuis le début du projet, explique que l’accompagnement des patients peut prendre plusieurs formes. « Nous avons déjà effectué des activités physiques avec nos patients pour leur montrer qu’ils sont capables de faire du sport malgré leur maladie. Plusieurs groupes d’activités existent au sein du Centre, comme le groupe sur les comportements alimentaires. »

Depuis deux ans, le Centre a aussi mis en place le statut de « patient-partenaire » afin d’impliquer au mieux les patients. Anna Maria, patiente-partenaire depuis janvier 2019, a vécu pendant plus de quatre ans sans médecin de famille. Depuis qu’elle a intégré le Centre, elle dit avoir une santé mentale et physique complètement transformée.

C’est une expérience qui a changé ma vie. Je gère beaucoup mieux ma maladie chronique et me sens beaucoup plus vivante qu’avant.

Anna Maria, patiente-partenaire au CEMC

Des séances ont aussi été ajoutées pour accompagner les patients dans leur anxiété et leur santé mentale. « Nous voulons améliorer leur qualité de vie », affirme le Dr Barrette.

Un service accessible à tous

Le Centre accueille 1500 nouveaux cas chaque année et s’occupe actuellement de plus de 2000 patients. Il est ouvert à tous et offre ses services gratuitement à l’ensemble de la population de l’est de l’île de Montréal.

Parmi ces patients, à peu près la moitié sont orphelins de médecin de famille. Le Centre leur permet alors d’obtenir des soins et d’être accompagnés dans leur recherche d’un nouveau médecin de famille, en collaborant avec le Guichet d’accès pour la clientèle orpheline (GACO).

Les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous sont environ de deux à trois mois, le CEMC ayant déjà sur sa liste d’attente près de 180 patients.

Les différents services en maladie chronique sont accessibles auprès d’Info-Santé au 811, option 3.

Une liste des différents points de service est aussi disponible.

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