Une «rue partagée» entre deux coins de rue
À terme, la rue partagée sur Gouin Est pourrait s’étirer sur près d’un demi-kilomètre. Le concept sera testé une première fois cet été, mais que sur un tronçon de 60 m. C’est la distance entre deux intersections.
«La rue partagée permet d’éliminer les corridors usuels : des trottoirs avec la chaussée au milieu et une piste cyclable balisée», a décrit Luu Nguyen, architecte paysagiste de LN Paysage mandaté par l’arrondissement pour mener à bien cette phase de test.
En d’autres mots, piétons, cyclistes et automobilistes se déplacent sur une même artère sans aucune balise pour les séparer. L’arrondissement souhaite réaliser une rue de ce type de manière permanente entre la rue De Martigny et l’avenue Hamelin, soit près de 500 m.
Une place des fontaines
Une place dotée d’une fontaine devrait être réalisée cet été à l’angle de la rue De Martigny et du boulevard Gouin Est. Ce sera le premier élément urbanistique de la future rue partagée. Le lieu est baptisé Place de la fontaine commémorative. Il est réalisé en mémoire de la vieille fontaine à chevaux. Elle avait été installée à cet endroit vers 1913 et enlevée en 1925.
Or la phase de test, prévue de la mi-juin à l’automne, sera réalisée entre deux coins de rue, de l’avenue De Lorimier à la rue des Prairies. La chaussée sera surélevée au niveau du trottoir au sud, des arbres en pots seront disposés sur le bord nord et l’asphalte sera peinte avec un graphisme qui restitue l’idée de pavés en pierre. La vitesse pour les automobiles sera limitée à 20km/h.
«Les automobilistes prendront la moitié du trajet pour ajuster leur vitesse et les piétons continueront à marcher sur le trottoir et ne se rendront pas compte du changement. Seuls les cyclistes devront dévier leur trajectoire pour ne pas rentrer dans les arbres», a souligné Lorraine Pagé, résidente du boulevard Gouin Est et ancienne conseillère municipale, lors de la présentation du projet.
Y aller doucement
Le choix d’un parcours aussi court s’expliquerait par des raisons de budget. Effectivement, la ville accorde un financement de 100 000 $ pour la phase test de ce type d’aménagements et l’arrondissement devra ajouter la même somme.
Par ailleurs, l’administration locale ne veut pas précipiter les évènements.
«Je veux avancer progressivement; je ne veux pas reculer, a indiqué Gilles Côté, directeur de l’aménagement du territoire. Je veux qu’on arrive au concept permanent et que cela se développe. La rue est comme cela depuis 50 ou 60 ans, je pense que ça vaut la peine de patienter deux ou trois années pour arriver à une autre façon de faire.»
La phase test est destinée aussi à recueillir l’avis des citoyens pour améliorer le concept.
«Il y aura des sondages pour recueillir les avis des citoyens. Le concept sera expliqué par des panneaux aux entrées de ce tronçon de rue», a relevé Liane Morin, conseillère en participation publique.
Une autre phase de test est prévue pour l’été 2021. L’arrondissement promet qu’elle sera menée sur un tronçon plus long.