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Démocratie locale en mode confinement à Ahuntsic-Cartierville

Démocratie virtuelle : le conseil d'arrondissement en conférence téléphonique diffusée sur le Web
Le dernier conseil d’arrondissement s’est tenu virtuellement, en audio, diffusé sur Internet. Un grand changement par rapport au conseil habituel en salle. Photo: Capture - Courrier Ahuntsic

Crise du coronavirus oblige, le dernier conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville s’est tenu sans public, en conférence téléphonique diffusée sur Internet. Les élus ont reçu les questions citoyennes par courriel pour respecter un des principe de la démocratie locale.

Cette séance du 14 avril a été visionnée en direct par une quarantaine de personnes, environ le même nombre que l’assistance habituelle. Les élus ont dû répondre à une douzaine de questions.

En ces temps de confinement, la mairesse Émilie Thuillier jugeait obligatoire de se réunir pour voter des règlements et prendre des décisions. Toutefois, rien ne contraignait les élus à recevoir les questions du public, si ce n’est par respect de la démocratie locale.

«On aurait pu tenir le conseil à huis clos, uniquement avec la fonction publique, sans présence des citoyens et cela aurait compté comme un conseil d’arrondissement normal, dit-elle. Mais c’était très important de conserver le même cadre.»

D’après moi, la période des questions est une partie centrale du conseil d’arrondissement. C’est le moment où des citoyens qui n’ont pas pu obtenir des réponses ailleurs viennent chercher des réponses chez les élus. Effie Giannou, conseillère de l’opposition.

Le manque d’interaction avec les citoyens a toutefois rendu l’exercice un peu plus laborieux. De plus, certains citoyens habituellement présents ne semblaient pas s’être joints à la discussion virtuellement. «Il faut se demander s’ils n’ont pas trouvé le processus difficile. Il faudrait voir comment eux aussi pourraient y participer», s’interroge l’élue d’Ensemble Montréal.

Autre voix

Les questions par courriels seraient donc une option pour permettre à plus de gens de participer à ces séances publiques.

«On cherchait un moyen de recevoir des questions de citoyens par courriel. On a été forcé de le faire plus rapidement que prévu. C’est une voie qu’on souhaite poursuivre», assure Mme Thuillier.

Il s’agit d’une façon de rejoindre des gens, comme les familles avec de jeunes enfants, de s’impliquer davantage croit Mme Giannou.

Les réunions virtuelles ont tout de même des limites. Trois consultations publiques ont été reportées pour une période indéterminée en raison des règles de confinement, occasionnant des délais.

« Si cela perdure, il faudrait considérer une consultation [avec l’application] Zoom ou Google Meet», convient Mme Giannou.

La mairesse Thuillier ne peut se prononcer pour l’instant, mais devra se pencher sur la question advenant que la distanciation interdise les rassemblements pendant encore plusieurs mois. «On discute régulièrement avec des instances gouvernementales notamment le ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, dit-elle. On attend les directives.»

La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui régit les consultations publiques dépend de ce ministère. C’est à lui de dicter comment faire autrement.

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